Louis Guédet

Dimanche 8 juillet 1917

1030ème et 1028ème jours de bataille et de bombardement

7h matin  Nuit d’orage, de bataille, de bombardement. J’ai dormi (?) dans un cauchemar continuel, mal, très mal reposé. Je suis rompu. Ce matin temps couvert, lourd et orageux. On est mal à l’aise. Voilà une journée difficile à passer pour moi. Le dimanche est tellement mort, je ne vois personne, livré à mes tristes pensées, à mes angoisses, à mes tourments, à mes soucis pour tous ceux que j’aime, et toujours et toujours (rayé)?!

3h  Ce matin messe à 7h (rayé) comme assistance, rentré préparer mes colis, été voir le départ à l’aller de l’autobus que prenait M. Lorin. Causé avec lui et Curt qui conduisait. Voiture comble, j’espère bien que demain nous serrons moins serrés. Pris mon courrier, pas mal de lettres auxquelles j’ai répondu. Vu Landréat mon greffier et mis au point avec lui diverses affaires. Il parait que dans l’avant-dernière nuit Épernay a été fortement bombardé par des avions. La Poste est complètement détruite, nombreux incendies, des blessés. Panique sparnacienne. Je ne les plains pas, ils sont tellement rapaces et durs pour les évacués. Cela (rayé).

Le temps continue à être lourd et pluvieux d’orage, sorti pour aller porter des actes et mon Répertoire à recopier par M. Millet, mais sur la Chaussée du Port je me heurte au R.P. Lacroix qui retournait à Cormontreuil. Tout souriant il me demande de l’accompagner un bout de chemin, je pousse avec lui jusqu’au Pont de Fléchambault en causant. (Rayé).

Le feuillet suivant a été supprimé, seule la phrase suivante a été recopiée par Madeleine :

Impressions, Louis Guédet, Notaire et Juge de Paix à Reims. Récits et impressions de guerre d'un civil rémois 1914-1919, journal retranscrit par François-Xavier Guédet son petit-fils

Paul Hess

8 juillet 1917 – Avis inséré dans L’Éclaireur d’aujourd’hui :

Le prix du charbon.

En raison des prix élevés auxquels le charbon est livré à la ville, le prix de vente sera, à partir du lundi 9 juillet, six francs le sac de cinquante kilos.


Paul Hess

8-9 juillet 1917

Forts grondements de canon au loin.

Premières journées passées dans un calme relatif, en ville depuis le début d’avril.

Paul Hess dans Reims pendant la guerre de 1914-1918, éd. Anthropos

Cardinal Luçon

Dimanche 8 – + 18 °. Vers 4 h., orage peu important. Nuit assez bruyante au loin. Messe aux soldats du 409 à Bezannes. Dîné avec les officiers. Pluie. Visite de M. Dufay.

Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173

Gare de Bezannes
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