Paul Hess

31 décembre 1915 – Au cours de l’après-midi, un appariteur passe dans les bu­reaux pour inviter, de la part de M. le maire, le personnel à se rendre dans la salle des mariages pour 16 h 1/2. A l’heure indi­quée, les employés de la mairie, auxquels se sont joints ceux de la sous-préfecture s’y trouvent réunis. Une table chargée de flûtes a été dressée.

  1. le Dr Langlet arrive ensuite, suivi de MM. Em. Charbonneaux, Gustave Houlon et du secrétaire en chef, M. Raissac, qui annonce que les maisons Werlé et Cie et Palisse ont gracieusement offert des bouteilles de champagne pour les services de l’hôtel de ville, à l’occasion de la fin de l’année.
  2. le maire prend alors la parole pour exprimer l’espoir que l’année 1916 nous apportera la délivrance par la victoire.

Réunion toute simple, de caractère assez grave, mais em­preinte surtout d’une grande cordialité.

Paul Hess dans Reims pendant la guerre de 1914-1918, éd. Anthropos

Hôtel de Ville
Hôtel de Ville

 Cardinal Luçon

 Vendredi 31 – Nuit tranquille. + 5 degrés – A 8 h. matin, canonnade contre deux avions, l’un français, l’autre allemand.

Visite du Colonel Colas, et de M. Gouloubow.

Lettre à Mgr l’Evêque d’Agen (Recueil, p. 89).

Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173

 Juliette Breyer

Vendredi 31 Décembre 1915. Mon bon tit Lou, une année de passée. Triste en tous points, de longs jours sans espoir et je veux espérer que celle qui va commencer nous réunira et je la bénirai

Hortense Juliette Breyer (née Deschamps, de Sainte-Suzanne) - Lettres prêtées par sa petite fille Sylviane JONVAL
De sa plus belle écriture, Sylviane Jonval, de Warmeriville a recopié sur un grand cahier les lettres écrites durant la guerre 14-18 par sa grand-mère Hortense Juliette Breyer (née Deschamps, de Sainte-Suzanne) à son mari parti au front en août 1914 et tué le 23 septembre de la même année à Autrèches (Oise). Une mort qu’elle a mis plusieurs mois à accepter. Elle lui écrira en effet des lettres jusqu’au 6 mai 1917 (avec une interruption d’un an). Poignant.(Alain Moyat)

Il est possible de commander le livre en ligne


Vendredi 31 décembre

En Artois, notre artillerie a fait sauter un dépôt de munitions (sud-ouest de Beaurain).
Entre Avre et Oise, nos canons de tranchées bombardent les ouvrages ennemis et détruisent un dépôt de munitions près de Beuvraignes.
Entre Oise et Aisne, à Bailly, nous anéantissons des abris de mitrailleuses.
Au nord de Soissons, un tir de notre artillerie réglé par avions, a endommagé une batterie allemande.
Canonnade active dans les Vosges, notamment à l’Hartmansswillerkopf, à Metzeral et au Linge. Un de nos obus a provoqué dans la vallée de la Fecht cinq détonations successives. Une attaque allemande dans la région du Rehfelsen a été aisément repoussée.
Sur le front belge, accalmie.
En Macédoine, nos avions ont bombardé les parcs bulgares de Petrik, près du lac Doiran.
Aux Dardanelles, violente canonnade. Les Turcs visent nos tranchées de Seddul-Bar. Un cuirassé français a opéré contre la côte d’Asie. Un avion ennemi a été mis en fuite.
Deux contre-torpilleurs autrichiens ont été détruits dans l’Adriatique par les forces alliées.
Le cabinet anglais a, de nouveau, discuté le problème de la conscription. George V est rentré à Londres.

Source : La Grande Guerre au jour le jour