Cardinal Luçon

Nuit et matinée tranquilles. Voyage à Binson.
Visite ambulance. Conférence aux Prêtres-soldats (environ 25).
Bombe à Reims vers 2 1/2 et à une autre reprise.

Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173

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Juliette Breyer

Dimanche 29 Août 1915. Il y a un an mon Charles, tu passais en gare de Reims sans pouvoir venir nous voir. C’était déjà une première déconvenue. Mais si tu existes mon Charles, ce que tu dois souffrir de ne pas savoir ce que nous sommes devenus. Et quand tu apprendras que tu as une belle petite fille qui est ton portrait vivant, qui est si douce, si aimante déjà ! Et ton petit coco si avancé, intelligent comme il est, tu en serais fier et nous lui ferons un bel avenir.

Mais reviens et tu verras comme nous t’aimerons. Bons baisers.

Hortense Juliette Breyer (née Deschamps, de Sainte-Suzanne) - Lettres prêtées par sa petite fille Sylviane JONVAL

De sa plus belle écriture, Sylviane Jonval, de Warmeriville a recopié sur un grand cahier les lettres écrites durant la guerre 14-18 par sa grand-mère Hortense Juliette Breyer (née Deschamps, de Sainte-Suzanne) à son mari parti au front en août 1914 et tué le 23 septembre de la même année à Autrèches (Oise). Une mort qu’elle a mis plusieurs mois à accepter. Elle lui écrira en effet des lettres jusqu’au 6 mai 1917 (avec une interruption d’un an). Poignant.(Alain Moyat)

Il est possible de commander le livre en ligne


 

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Dimanche 29 août

Action d’artillerie et bombardement efficace, de notre part, dans la région de Nieuport-Hetsas, et au nord d’Arras, à l’est de la route de Lille.
Lutte de bombes sur le plateau de Quennevières et de Nouvron.
Combat d’artillerie dans l’Argonne, avec supériorité pour nous, à la Fille-Morte, à Marie-Thérèse, à Saint-Hubert et au Four-de-Paris.
Canonnade au bois Le Prêtre, à la forêt de Parroy et à la Chapelotte, dans les Vosges.
Six taubes étaient partis : trois de la région de Soissons et trois de celle de Compiègne, se dirigeant sur Paris. Ils ont manqué leur objectif et ont lancé seulement quelques bombes sur Nogent-sur-Marne, Montmorency, Montfermeil, Ribécourt et Compiègne, où ils ont tué deux infirmiers et un enfant. Canonnés, ils ont rebroussé chemin. L’un d’eux a été abattu près de Senlis; le pilote a été carbonisé.
Des combats opiniâtres se livrent sur le front russe, vers Friedrichstadt, dans la direction de Dwinsk, et au nord de Bielostok.
Les alpins italiens ont enlevé les sommets du massif de l’Adamello et nos alliés ont encore progressé dans le Carso.
L’on accueille avec un réel scepticisme, aux États-Unis, les offres de l’Allemagne, qui paraissent peu sin
cères.

Source : La guerre au jour le jour