Abbé Rémi Thinot

7 MARS – dimanche –

L’Abbé M. n’a pas voulu organiser une messe. On nous a fait sentir à bon droit que le dimanche s’était passé sans « service divin » Je me passerai de lui désormais.

Jamais le canon n’a rempli la nuit et la journée comme aujourd’hui. Le 16ème Corps attaquait pour prendre Bois Sabot. Cà été un grondement, une furieuse canonnade tout le temps.

Extrait des notes de guerre de l'abbé Rémi Thinot. [1874-1915] tapuscrit de 194 pages prêté à Reims

Paul Hess

Nuit tranquille, sauf de temps en temps, de gros coups de canon ou bombes.

M. l’Archiprêtre, qui fait pointer les chutes d’obus, me dit que, du 18 au 25 février, 13 obus au moins ont atteint la cathédrale.

Messe de la Croix-Rouge. J’y fais une allocution et récite la Prière pour les Morts.

Assisté aux Vêpres rue du Couchant. Bombes toute la journée.

Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173

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Dimanche 7 mars

Nos batteries en Belgique, tirent efficacement sur les batteries lourdes allemandes de Westende. Au nord d’Arras, près de Notre-Dame-de-Lorette, nos contre-attaques continuent à progresser : c’est un gros échec pour l’ennemi. Une nouvelle offensive allemande est brisée dans la région de Perthes-Beauséjour. Au nord-ouest de Pont-à-Mousson, à Viéville-en-Haye, nos tirs forcent des groupes ennemis à la fuite. En Alsace, nous refoulons une contre-attaque à Uffholz, faisons sauter un dépôt de munitions à Cernay, et balayons des détachements qui voulaient s’établir sur le Sillakerkopf, entre le Hohneck et Metzeral.
Au bombardement des Dardanelles, qui se poursuit avec avantage, s’adjoint celui de Smyrne, le grand port ottoman de l’Asie Mineure sur la Méditerranée.
Le gouvernement français annonce qu’il a concentré des forces dans l’Afrique du Nord. Il les dirigera sur le point où le besoin de leur présence se ferait sentir.
Les Russes ont fait 18500 prisonniers aux Autrichiens dans la région de Stanislaw, en Galicie orientale, où leur avance est de nouveau continue.
Le président du Conseil de Grèce, M. Venizelos a démissionné, parce que le roi n’approuvait pas sa politique de coopération avec la Triple Entente.

Source : La Grande Guerre au jour le jour