Louis Guédet

Mardi 13 mai 1919

1705ème et 1703ème jours

10h matin  Temps couvert, lourd, je suis délabré. Je travaille comme une machine mais sans force. Toujours souffrir, toujours pleurer, c’est trop. Et puis le souci de l’avenir des miens, de la santé de ma pauvre femme me tue. Je suis sans forces.

9h soir  Vu la Supérieure de l’Hôtel-Dieu qui est maintenant à l’Hôpital Général en attendant qu’elle regagne Roederer avec ses religieuses. Je lui ai communiqué la lettre de la Mère Supérieure Sœur Pauline, de Cras Avernas, qui malheureusement ne se rend pas compte que leur intérêt est d’accepter ce que les Hospices leur offre de s’installer toutes à Roederer. En tout cas l’Aumônier, le Directeur et la Supérieure de Reims sont de cet avis, et si elles ne saisissent pas cette occasion elles pourront dire que ce sera la mort de leur Communauté, les Religieuses Augustines de l’Hôtel-Dieu de Reims auront vécu ! C’est leur mort. Malheureusement les Religieuses qui sont en Belgique ne se rendent pas compte de la situation. Il faudrait qu’elles voient avec des yeux moins avertis les concessions de pure forme qu’elles peuvent faire sans toucher à leur ordre et à sa règle.

Du reste il n’y a que l’ordre à Reims, parmi les Augustines de France, qui est réfractaire à cet ordre d’idée !

Vu ce soir l’abbé Andrieux, causé d’un tas de questions, et il déplore le peu d’initiatives du haut clergé qui, comme notre administration municipale, laissent tout à l’abandon et à l’initiative privée. On ne fait rien, rien… Pauvre Reims !! sera-ce aussi sa mort ?!!

Impressions, Louis Guédet, Notaire et Juge de Paix à Reims. Récits et impressions de guerre d'un civil rémois 1914-1919, journal retranscrit par François-Xavier Guédet son petit-fils

Cardinal Luçon

Mardi 13 – Visite du Général Dupont avec un officier. Visite de M. Maudoul, Proviseur du lycée de Reims ; de M. le Curé d’Asfeld, de Lagery.

Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173

Mardi 13 mai

M. de Brockdorf-Rantzau a fait remettre deux nouvelles notes à M. Clemenceau.
L’une traite des prisonniers de guerre, l’autre de la législation internationale du travail. Les Quatre se sont réunis pour préparer la réponse.

Source : La Grande Guerre au jour le jour