Louis Guédet
Dimanche 4 mai 1919
1696ème et 1694ème jours
9h soir Temps de brume lourd. Messe à 7h1/2 rue Henri Delacroix, 5 (Paroisse St Jacques) dite par l’abbé Frézet. Visite de Krafft pour les Amis du Vieux Reims. Parlé du Plan de Reims. Vu le Maire en sortant de la messe à l’École Professionnelle, causé des Commissions de Dommages de Guerre qui seront sans doute installées rue Libergier, n°12. En rentrant lettre de Marie-Louise qui me dit que sa Mère va bien doucement, et qu’elle s’est décidée à demander une consultation avec le Docteur Lévêque !! Pourvu que ma pauvre chère femme n’ait réellement rien.
Toute la journée cette idée m’a obsédé. A 1h je suis parti pour Trois-Puits, où j’ai fait mon adjudication, la première depuis que je suis rentré ici. Vu un tas de braves Trois-Puisiots qui paraissent enchantés de me revoir. Passé ensuite par Cormontreuil pour un bail, et vu pas mal d’habitants. Rentré ici fourbu à 8h1/2 du soir. Je vais me coucher, fort triste !! hélas !…
Rencontré ce matin un instant Gustave Houlon. De plus en plus nous sommes convaincus que Charbonneaux et de Bruignac sont coulés pour les élections prochaines.
Impressions, Louis Guédet, Notaire et Juge de Paix à Reims. Récits et impressions de guerre d'un civil rémois 1914-1919, journal retranscrit par François-Xavier Guédet son petit-fils
Cardinal Luçon
Dimanche 4 – Visite du Procureur de la R.
Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173
Dimanche 4 mai
Les Trois ont délibéré sur deux points :
1° La question des câbles. La solution qui à été adoptée est très favorable à la France. Nous garderons à notre disposition un certain nombre de ces câbles;
2° Les relations futures de l’Allemagne avec l’Autriche-Hongrie et la Russie. Il a été décidé qu’une clause de désintéressement de l’État germanique serait insérée, à cet effet, dans les préliminaires de paix : c’est-à-dire que le cabinet de Berlin s’engagerait à souscrire toutes décisions que les alliés adopteront touchant le régime des territoires d’Autriche, de Hongrie et de Russie.
Les troupes d’Hoffmann sont entrées à Munich.
Le gouvernement de L’État des serbes, Croates et Slovènes fournit une explication de l’entrée de ses troupes en Carinthie, province jusqu’ici comprise dans l’Autriche allemande. Il affirme que ce sont les populations carinthiennes elles-mêmes qui l’ont appelé. L’Autriche a pris des mesures militaires et mobilisé des classes.
L’avance finlandaise se poursuit sur Petrograd.
Hindenburg a notifié son intention de prendre sa retraite.
M. Maura demeure au pouvoir avec faculté de dissoudre les Cortès.
Source : La Grande Guerre au jour le jour