Louis Guédet

Mercredi 9 avril 1919

1671ème et 1669ème jours

8h soir  Beau temps. Journée exténuante pour moi. J’ai bien reçu soixante personnes ! Lettre de ma pauvre femme à qui j’ai répondu en 10 fois comme j’ai pu et j’ai oublié la moitié de ce que j’avais à lui dire.

Reçu visite du Capitaine Michelaud, 1er Régiment d’artillerie, commandant le parc de Tanks qui venait me demander de le représenter dans le règlement de ses affaires avec sa belle-mère Mme Dürr, et (rayé).

En causant je lui ai parlé de Jean et de Robert et il m’a très gentiment proposé de voir Jean demain et de le présenter à son beau-frère M. Cranier (à vérifier), qui est au Ministère de la Guerre, pour obtenir qu’il soit envoyé à Strasbourg ou à Metz pour continuer ses études. J’ai accepté. Je serais si heureux si je voyais mon pauvre grand aller là-bas et travailler au lieu de végéter dans un dépôt quelconque. J’ai parlé aussi de Robert et il m’a promis de le présenter au commandant du dépôt d’artillerie lourde de Tanks si Robert pouvait se faire désigner au 81e…  si tous deux avaient enfin un peu de chance.

Voilà tout l’intéressant de cette journée, durant laquelle je ne suis pas sorti de ma chambre. Je suis bien fatigué et toujours bien triste. Je renonce à mettre à jour mon courrier.

Impressions, Louis Guédet, Notaire et Juge de Paix à Reims. Récits et impressions de guerre d'un civil rémois 1914-1919, journal retranscrit par François-Xavier Guédet son petit-fils


Cardinal Luçon

Mercredi 9 – Messe et allocution au Veuves, à Ste Françoise Romaine ; Visite au Cardinal De Lai, non trouvé ; à l’Ambassadeur du Brésil, non rencontré ; au Plénipotentiaire de Hollande, trouvé. retour en France. Départ à 9 h 20 soir.

Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173

Mercredi 9 avril

Le Comité des Quatre a siégé. Il a discuté les réparations.
Le projet, qui est adopté en principe, comporte avant tout une énumération des dommages dont l’Allemagne devra réparation. On fixera la nature des pertes qui seront indemnisées ou encore des dépenses que nos adversaires auront à rembourser. Par exemple, selon toute probabilité, le budget des pensions sera mis à la charge des empires centraux par les États qui les acquitteront. C’est plus tard que l’on évaluera le montant même des sommes à récupérer, lorsqu’on tiendra en mains tous les éléments indispensables. Il faudra au préalable qu’on connaisse les prix des matériaux et de main-d’œuvre.

Source : La Grande Guerre au jour le jour