Cardinal Luçon
Mercredi 29 – Visite de M. Petit, Curé de Sézanne ; de M. Cartier et Simon ; de Sœur Germaine. M. Jacques, Curé de… mort.
Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173
Mercredi 29 janvier
La Conférence interalliée a tenu deux séances.
Dans celle du matin, la question des colonies allemandes d’Afrique devait être envisagée : elle a été ajournée. 0n s’est borné à discuter des questions de procédure.
La séance de l’après-midi à laquelle M. Lou, ministre des Affaires étrangères de Chine, avait été convoqué, a examiné le problème des colonies allemandes d’Extrême-Orient (Kiao-Tchéou et Papouasie). M. Lou a été entendu ainsi que les délégués japonais.
Cependant, dans un autre salon, les délégués des dix-neuf puissances secondaires, réunis sous la présidence de M. Jules Cambon, procédaient à l’élection de leurs délégués dans les différentes commissions. Ils rendaient un hommage particulier à la Belgique, et demandaient que leur représentation dans ces commissions fût augmentée.
M. Noulens a été nommé délégué civil de la France à l’enquête qui va se poursuivre en Pologne. Le général Niessel sera notre délégué militaire.
Les bolchevistes continuent à discuter la proposition de l’Entente, qui tend à la réunion d’une conférence des collectivistes russes à Prinkipo. Ils disent qu’ils ne veulent pas tomber dans un piège, mais qu’ils n’opposeront pas de refus systématique. Ils ont été battus en Esthonie, mais ont obtenu un avantage près d’Arkhangel et ils accusent des progrès dans l’0ural et dans la région d’Odessa.
Un cabinet nouveau a été formé à Lisbonne, à la suite de l’échec des royalistes. M. Jose Relvan, qui n’appartient à aucun parti a été nommé président du Conseil. On continue à incarcérer les chefs monarchistes.
Guillaume II aurait demandé à rentrer en Allemagne. Il a été décidé que l’assemblée nationale allemande nommerait un président de la République provisoire.
Un grand débat sur les revendications catalanes s’est ouvert aux Cortès de Madrid. Le Président du Conseil, comte Romanones, a répondu très vivement au chef du catalanisme, M. Cambo.
La Chambre française a autorisé le gouvernement a accorder des sursis militaires dans des conditions déterminées.
Les Polonais et les Tchécoslovaques demeurent aux prises et des batailles ont en lieu.
On annonce que Petlioura, généralissime en Ukraine, a réuni 50.000 hommes contre les bolchevistes.
La rentrée du Parlement anglais est fixée au 4 février.
M. Wilson partira pour les États-Unis le 12 février.
Les opérations du général Lyautey continuent au Tafilalet.
Le régent de Serbie est parti pour la France.
On annonce que Trotsky serait à Vienne.
Nos troupes ont occupé une nouvelle tête de pont dans l’ancien grand-duché de Bade.
Source : La Grande Guerre au jour le jour