Louis Guédet
Vendredi 25 octobre 1918
1505ème et 1503ème jours
7h soir Parti ce matin à 5h1/2, arrivé à Paris vers 1h. En route causé avec un juge de Libourne, qui connaissait bien le Docteur Langlet, et m’a rappelé l’acte de générosité de ce dernier en 1871 lors de la Commune en refusant à son chef de service de dénoncer un communard qui était dans sa salle des malades. Il connaissait des juges à Reims, et a été fort aimable. Il descendit à Château-Thierry. Il déplorait les pillages et les dévastations inutiles de la part des nôtres !! Et il était de mon avis : quelles difficultés pour les tribunaux après la Guerre pour remettre tout ce monde dans la légalité. Et comme je lui ajoutais : « oui, de bas jusqu’en Haut ! » il me répliquât : « surtout en Haut ! » C’est vrai.
Été chez Guelliot pour notre rendez-vous de demain. Causé longuement avec Mme Guelliot. Remis le pli cacheté de son Père !! Hélas !!… !! Vu M. Langevin mandataire de M. Maurice Renard. Et je dois aller demain à St Cloud le matin pour tâcher d’obtenir de la Société Générale l’ouverture du coffre à 2h malgré la fermeture des bureaux. St Cloud va prendre toute ma journée.
Impressions, Louis Guédet, Notaire et Juge de Paix à Reims. Récits et impressions de guerre d'un civil rémois 1914-1919, journal retranscrit par François-Xavier Guédet son petit-fils
Cardinal Luçon
Vendredi 25 – Retour à Ay. Visite du jeune soldat du 152e d’Ay.
Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173
Vendredi 25 octobre
Sur le front belge, l’armée française a accentué son avance à l’est de la Lys. Elle a atteint la route de Deynze à Courtrai, entre Peteghen et Oufene et progressé au nord de Vitche.
Les Anglais ont livré de vifs combats sur le front de bataille de Valenciennes. Ils ont chassé l’ennemi du bois de Vendegies et se sont emparés des villages de Neuville, Salesches et Beaudignies, et des passages de l’Ecaillon. Une contre-attaque allemande vigoureuse à Vendegies a été repoussée.
Au nord de Valenciennes, nos alliés ont chassé l’ennemi de la forêt de Raismes, et capturé les villages de Thiers, Haute-Rive et Thun.
Combats acharnés à l’ouest de Tournai.
Nos troupes, sur le front de l’0ise, ont franchi le canal à l’est de Grand-Verly. Malgré des contre-attaques, elles se sont maintenues sur la rive est.
Entre Oise et Serre, lutte également vive dans la région de la voie ferrée, au nord de Mesbecourt. Nous avons fait des prisonniers. Au nord de Nizy-le-Comte, nous avons sensiblement élargi nos gains. A l’est de Vouziers, activité des deux artilleries.
Source : La Grande Guerre au jour le jour