Louis Guédet
Mercredi 9 octobre 1918
1489ème et 1487ème jours
6h soir Beau temps. Brouillard le matin. Écrit. Écrit toute la journée, et tous les jours à recommencer. Maurice, après une assez mauvaise nuit va bien. Jean s’ennuie un peu le pauvre grand. Été à Songy porter mon courrier avec lui. Rien d’autre, si, Robert nous écrit qu’il remonte en position vers Cernay ou Dormans. Je suis toujours d’une tristesse inexprimable. L’avenir m’effraie épouvantablement. Je désire mourir avant la fin de la Guerre, car revoir toutes ces ruines, je ne pourrais pas.
Impressions, Louis Guédet, Notaire et Juge de Paix à Reims. Récits et impressions de guerre d'un civil rémois 1914-1919, journal retranscrit par François-Xavier Guédet son petit-fils
Cardinal Luçon
Mercredi 9 – Rentrée à Ay. Visite à M. le Curé que nous avions laissé malade, en danger de mort. Visite à l’orphelinat pour voir les effets.
Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173
Mercredi 9 octobre
Dans la région de Saint-Quentin, diverses opérations locales, entreprises pour améliorer notre front, ont donné des résultats. 700 prisonniers ont été faits.
Sur le front de la Suippe et de l’Arnes, la résistance de l’ennemi ne s’est pas ralentie. Sur l’Arnes, une forte contre-attaque nous a repris momentanément le village de Saint-Etienne, mais nous l’avons reconquis peu après en faisant 100 prisonniers.
Plus à l’ouest, nous avons enlevé, après un combat acharné, un système fortifié que défendait les abords sud d’Isles-sur-Suippe et avons atteint en combattant les abords de Saint-Etienne-sur-Suippe.
Nos détachements ont brisé en deux endroits le passage de la rivière dans la région d’Auménancourt-le-Petit. Nous nous sommes emparés de Berry-au-Bac.
Les Anglais ont avancé leur ligne sur un front de quatre milles au nord de la Scarpe. Ils ont pris Biache, Saint-Vaast et Oppy, en faisant plus de 100 prisonniers et en capturant un certain nombre de mitrailleuses.
Des combats de patrouilles ont eu lieu au nord-est d’Epinoy et au nord d’Aubencheulaux-Bois. Nos alliés ont progressé dans ces deux localités.
Une division navale française est entrée dans le port de Beyrouth.
M. Wilson a répondu par l’intermédiaire de M. Lansing et du ministre de Suisse à l’offre Max de Bade. Il demande des précisions sur deux points :
1° L’Allemagne accepte-t-elle les propositions des messages présidentiels, ou entend-elle simplement discuter sur leur application?
2° Le chancelier parle-t’il au nom du G.Q,G. ou du peuple allemand?
M. Wilson ne parlera d’une cessation des hostilités à ses alliés que lorsque les territoires envahis auront été évacués par les armées impériales.
Le cabinet turc présidé par Talaat pacha a démissionné. Il y aurait un cabinet Tewfik.
Source : La Grande Guerre au jour le jour