Louis Guédet

Samedi 18 mai 1918                                                     

1345ème et 1343ème jours de bataille et de bombardement

5h soir  Temps magnifique, trop chaud. J’ai eu de la fièvre toute la nuit. Je suis fortement grippé et incapable de faire quoique ce soit. Répondu difficilement à mon courrier. Rien de saillant. Terminé mes dossiers d’allocations pour vendredi prochain avec Georget à Épernay. Rien d’autre d’intéressant. Je ne suis pas sorti.

Rencontré hier l’agent de Police de Reims Martin qui m’a dit devoir retourner à Reims lundi avec 2 autres de ses camarades. Il haussait les épaules en me disant : « Il est bien temps maintenant que tout le mal est fait ! Il valait mieux nous laisser là-bas ! (Rayé).

Impressions, Louis Guédet, Notaire et Juge de Paix à Reims. Récits et impressions de guerre d'un civil rémois 1914-1919, journal retranscrit par François-Xavier Guédet son petit-fils

Cardinal Luçon

Samedi 18 – M. Lecomte porte à l’imprimeur d’Épernay ma Lettre pour la fête du Sacré-Cœur. Visite du Capitaine Linzeier et d’un capitaine de État-major du Général Gouraud. Visite du supérieur du Grand Séminaire de Châlons.

Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173

Samedi 18 mai

Au cours de la nuit, bombardement violent dans la région d’Hailles.
Vers Mesni1-Saint-Georges, nous avons réussi un coup de main ennemi et fait des prisonniers.
Dans la région au sud de Canny-sur-Matz, nos détachements ont pénétré en deux points dans les lignes ennemies et ramené une quarantaine de prisonniers dont un officier.
Sur la rive sud de l’Oise, une tentative ennemie sur nos petits postes du secteur de Varennes a échoué sous nos feux.
Sur le front britannique, un raid ennemi a été repoussé dans les environs de Moyenne-ville, au sud d’Arras. Grande activité des deux artilleries pendant la nuit dans le secteur du bois de Pacaut au nord d’Hinges.
L’artillerie ennemie a été encore plus active entre Locon et Hinges et de la forêt de Nieppe à Meteren.
Des avions allemands ont bombardé les cantonnements belges. Un aviateur allemand a lancé quatre bombes sur l’hôpital d’Hoogstade.
Les actions d’artillerie, normales sur une grande partie du front, ont pris momentanément un caractère assez vif, notamment dans la région de Pilken. Lutte de bombes à Nieuport, vers Dixmude et à l’ouest de la forêt d’Houthulst.
Des troupes américaines sont arrivées dans le nord de la France, dans la zone occupée par les forces britanniques.

Source : La Grande Guerre au jour le jour