Louis Guédet
Jeudi 2 mai 1918
1329ème et 1327ème jours de bataille et de bombardement
10h matin Très beau temps. Marie-Louise a toussé beaucoup cette nuit, elle n’a pas eu de fièvre. Travaillé en attendant le courrier qui n’est pas encore arrivé. Tout est prêt pour mon audience de demain à Épernay. Départ à 5h1/2 comme toujours pour le train de 6h18 à Vitry-la-Ville. Je fais tout cela sans enthousiasme, tellement je suis las et dégouté. A quoi bon. Je travaille inutilement, sans aucun espoir de résultat. Le malheur s’acharne sur moi, quoique je fasse, maudit je suis, maudit je reste. Et on dit que Dieu est bon et juste !!!! la belle claque… oui ! du cruel et méchant ! oui !… mais c’est tout.
6h soir Été à Songy, revenu par les prés avec Maurice et Bock. Levé une canepetière (outarde canepetière, Tetrax tetrax), signe de cessation du froid. Il faisait très chaud. C’est le printemps. Peu de courrier. Lettre de Houlon qui m’annonçait que sa maison et tout son mobilier rue Bertin était incendiée. Je suis rentré fort fatigué. Si cela continue je ne pourrais plus marcher. Demain à Épernay.
Impressions, Louis Guédet, Notaire et Juge de Paix à Reims. Récits et impressions de guerre d'un civil rémois 1914-1919, journal retranscrit par François-Xavier Guédet son petit-fils
Cardinal Luçon
Jeudi 2 – Mgr Neveux donne la confirmation dans une paroisse de Paris. Visite du Capitaine de Valois, du… Capitaine et de l’abbé Belleney. Lettre à M. Laplace Chanoine de Belley sur notre évacuation.
Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173
Jeudi 2 mai
Actions d’artillerie assez violentes dans la région de Villers-Bretonneux et sur les deux rives de l’Avre.
En Lorraine, nos patrouilles ont fait des prisonniers.
Sur le front britannique, une attaque locale lancée par l’ennemi sur un de nos postes, dans le voisinage de Saint-Julien, a été repoussée par le feu des mitrailleuses.
Des postes tenus par l’ennemi dans le secteur de Meteren ont été enlevés par les troupes anglaises pendant la nuit. Nos alliés ont fait des prisonniers.
Les troupes françaises ont amélioré leurs positions dans le voisinage de Locre.
Sur le front italien, des patrouilles anglaises ont fait irruption dans des tranchées ennemies au sud-ouest de Canove et au sud d’Asiago et ont infligé des pertes aux occupants. L’artillerie ennemie a été assez active dans la zone du Tonale, dans la région d’Asiago et en plusieurs autres secteurs. Elle a été partout violemment contrebattue.
Les tirs de l’artillerie italienne ont allumé des incendies et provoqué des explosions dans les lignes ennemies. Le dépôt de munitions de Costa, au nord d’Asiago, a sauté.
Source : La Grande Guerre au jour le jour