Louise Dény Pierson
11 février 1918
Nous étions à Cancale depuis six semaines lorsqu’une lettre de mes parents m’appris l’étonnante nouvelle : la ville de Reims avait été vidée de toute sa population civile, par ordre de l’armée et dans les 48 heures.
Ce délai permit à mes parents de faire transporter tous nos meubles à Vrigny, chez mes grands parents à l’exception de la grande horloge comtoise qui n’avait pu prendre place dans la charrette. Elle était donc restée à Reims et ce fut le seul meuble sauvé de la guerre 14-18 !
Ce texte a été publié par L'Union L'Ardennais, en accord avec la petite fille de Louise Dény Pierson ainsi que sur une page Facebook dédiée :https://www.facebook.com/louisedenypierson/
Louis Guédet
Mardi 19 mars 1918
1285ème et 1283ème jours de bataille et de bombardement
6h soir La pluie. Courrier peu important. Lettre du P. Desbuquois, toujours fort aimable, me conseillant de me reposer longtemps afin de reprendre les forces d’âme et la santé, ayant encore, ajoute-t-il, une noble carrière à fournir ! Je crois que le bon abbé se trompe fort, car, au contraire, je crois bien que ma tâche est finie et ma page remplie et écrite jusqu’à la dernière ligne. Enfin on verra, aussi je suis bien découragé ! fatigué ! Eté à Songy porter des lettres, prendre des mandats Poste, et reprendre une batterie à réparer. Triste temps, triste journée.
Impressions, Louis Guédet, Notaire et Juge de Paix à Reims. Récits et impressions de guerre d'un civil rémois 1914-1919, journal retranscrit par François-Xavier Guédet son petit-fils
Cardinal Luçon
Mardi 19 – Saint Joseph. + 10°. Temps couvert. Visite au Général Petit. Le soir violente canonnade allemande. Reprise à 9 h. Duel d’artillerie de 3 h. à 5 h. + 7°. Pluie.
Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173
Mardi 19 mars
Nos patrouilles, opérant au nord de l’Ailette, ont ramené des prisonniers.
Deux coups de main lancés, l’un au sud de Juvincourt, l’autre au sud-est de Corbeny, ont été repoussés après un vif combat, qui a coûté des pertes sensibles aux Allemands. Nous avons fait des prisonniers.
La lutte d’artillerie continue sur la rive droite de la Meuse.
Des reconnaissances ennemies, qui tentaient d’aborder nos lignes dans la région d’Hardaumont et au nord-ouest de Bezonvaux, ont été dispersées par nos feux.
Dans les Vosges, assez grande activité de l’artillerie au nord du Violu et sur les deux rives de la Fave.
Trois avions allemands ont été détruits et six autres gravement endommagés par nos pilotes. En outre, un ballon captif allemand a été incendié par un de nos aviateurs.
Nos bombardiers ont lancé 6.000 kilos d’explosifs sur les établissements, cantonnements et gares de la zone ennemie.
Diverses attaques ont été exécutées par les allemands avec des moyens puissants, sur le front belge (région de Nieuport, Dixmude et Merckem). Elles ont été repoussées.
En Macédoine, nous avons exécuté avec succès des coups de main dans la région de Serès et à l’ouest du lac de Presba.
Les aviations alliées ont lancé 1900 kilos d’explosifs sur les établissements ennemis dans les vallées de la Strouma et du Vardar.
Source : La Grande Guerre au jour le jour