Louis Guédet

Dimanche 17 mars 1918                                                             

1283ème et 1281ème jours de bataille et de bombardement

7h soir  Temps magnifique. Messe à 9h. Lettres nombreuses. Adèle m’écrit qu’on veut que Lise parte parce qu’étrangère ! Elle aussi va partir, malade. Voilà donc la maison abandonnée. Je donne l’ordre qu’on laisse les clefs à Champenois, 21, rue Brûlée pour qu’il la surveille.  Tout cela m’attriste beaucoup et me décourage. Ne voilà pas que contraint de ne pouvoir retourner à Reims, ou irais-je ? où coucherais-je ? où mangerais-je ? Je n’ai plus la force de songer. Eté avec Jean, André et Maurice faire une promenade dans les sapins, 12 kilomètres, revenu exténué. Mon Dieu quand verrais-je la fin de mes misères, de nos misères. Quelle agonie !

Impressions, Louis Guédet, Notaire et Juge de Paix à Reims. Récits et impressions de guerre d'un civil rémois 1914-1919, journal retranscrit par François-Xavier Guédet son petit-fils

Cardinal Luçon

Dimanche 17 – + 6°. Beau temps. Journée assez agitée et bruyante. Avions français et ennemis ; tirs contre eux ; tirs de canons contre batteries. Des obus sont tombés en ville. A 8 h. 30 soir très violents coups de canons ennemis. On me reprend les clefs des tours(1).

Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173
(1) Quel sens faut-il donner à ce revirement ?

Dimanche 17 mars

Activité intermittente de l’artillerie sur la rive droite de la Meuse et en Woëvre.
Un coup de main ennemi dans le secteur de Flirey a échoué.
Les Gallois ont exécuté vers Armentières un raid qui leur a permis de ramener quinze prisonniers et deux mitrailleuses.
Nos alliés ont réussi un autre raid, au nord-est de la Vacquerie.
Activité de l’artillerie allemande au sud-est de Cambrai, vers la Scarpe, au nord de Lens, de part et d’autre du canal de la Bassée et dans le secteur de Messines.
Les tirs d’artillerie des Anglais ont incendié un important dépôt à l’est de Quéant.
Les aviateurs britanniques ont encore montré de l’activité. De nombreux combats se sont déroulés à l’est des lignes. Plus de douze tonnes de projectiles ont été jetées sur des cantonnements de repos, dépôts de munitions et champs d’aviation.
Un raid aérien a été exécuté sur les voies de garages d’Hirson : douze appareils allemands ont été abattus et sept autres contraints d’atterrir.
Quatorze bombes de gros calibre et dix de petit calibre, ont été jetées sur les casernes, les usines de munitions et la gare de Zwei-Brucken. Tous les avions anglais sont rentrés indemnes.
En Macédoine, canonnade réciproque. L’artillerie ennemie a jeté de nombreux obus asphyxiants sur Monastir.

Source : La Grande Guerre au jour le jour