Louis Guédet
Samedi 5 janvier 1918
1212ème et 1210ème jours de bataille et de bombardement
6h soir Froid excessif, même degrés au-dessous de zéro. Toujours aussi glacés. Courrier assez chargé. Reçu mes procès-verbaux de constats d’ouvertures de coffres-forts (4) que j’envoie au Procureur de la République. Dans sa lettre d’envoi, Monbrun, mon greffier, me dit que l’autorité militaire, d’accord avec le Procureur de la République, a décidé d’arrêter les opérations jusqu’à ce que Lepage soit rentré. Je ne comprends plus, mon équipe (gardien séquestre et greffier) marchant bien, alors pourquoi me remettre sur les bras ce butor de Lepage ? Je retournerai à Reims mercredi prochain 9 courant, je verrai le Procureur à Épernay pour remettre tout au point. Bonnes nouvelles de Jean. Toujours pas de nouvelles de mon ruban. Je crois bien qu’il ne viendra jamais.
Impressions, Louis Guédet, Notaire et Juge de Paix à Reims. Récits et impressions de guerre d'un civil rémois 1914-1919, journal retranscrit par François-Xavier Guédet son petit-fils
Cardinal Luçon
Samedi 5 – – 4°. Nuit tranquille, temps couvert.
Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173
L’ennemi a tenté divers coups de main sur nos petits postes, dans la région de Juvincourt, sans obtenir aucun résultat.
En Champagne, et sur la rive droite de la Meuse, à l’est de la cote 344, la lutte d’artillerie a été, par moments, violente.
En Haute-Alsace, une tentative d’attaque ennemi en face d’Aspach a complètement échoué. Les Allemands, qui ont subi des pertes sensibles, ont laissé des prisonniers et une mitrailleuse entre nos mains.
Nos pilotes ont abattu deux avions et un ballon captif.
Six autres appareils ennemis sont tombés dans leurs lignes a la suite de combats aériens.
Nos escadrilles ont bombardé les usines de Rombach, les gares de Metz-Sablons, Conflans, Arnaville.
Un combat local s’est déroulé sur le front anglais de Cambrai, à proximité du canal du Nord.
Nos alliés ont légèrement avancé au sud de Lens.
En Italie, nous avons fait des prisonniers sur le Monfenera. Les Austro-Allemands ont bombardé par avions Trévise et Padoue.
Le chancelier allemand a répondu aux Russes à la commission du Reichstag. Il refuse de transférer le siège de la conférence de paix à Stockholm et d’évacuer la Pologne, la Lithuanie et la Courlande.
Source : La Grande Guerre au jour le jour
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