Cardinal Luçon
Jeudi 18 – + 8°. Nuit pluvieuse ; journée item, mais silencieuse. Visite de 4 officiers canadiens, qui m’ont fait signer des cartes-postales ou images. Visite de 4 personnes dont 2 américains parmi lesquels le Directeur du plus grand journal de New-York. Demande de photographies de moi et de Mgr Neveux dans les ruines du sanctuaire de la Cathédrale. Ils m’ont dit eux aussi, comme ceux de la première mission (… ) que l’attitude du Cardinal de Reims avait pesé pour une part importante dans la décision des États-Unis de s’allier à la France (j’en serais très heureux, si c’était vrai).
Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173
Jeudi 18 octobre
En Belgique, nos patrouilles, au cours de reconnaissances poussées en avant de nos nouvelles lignes ont ramené une trentaine de prisonniers.
Nous avons repoussé plusieurs coups de main ennemis au sud-est de Juvincourt, vers le mont Cornillet et sur le front au nord du bois Le Chaume.
Dans cette dernière région, la lutte d’artillerie a pris une grande intensité.
Nous avons réussi un coup de main sur une tranchée allemande au pied des Côtes de Meuse et ramené des prisonniers.
Cinq avions allemands ont été détruits. Vingt appareils ennemis sont tombés désemparés dans leurs ligne à la suite de combats aériens. Notre aviation de bombardement a opéré sur les établissements militaires de Volklingen, les gares de Thionville, Mézières-les-Metz, Metz-Woippy, les usines d’Hagondange et celles de Rombach. Des avions ennemis ont violemment bombardé Nancy. On signale de nombreuses victimes dans la population civile ( 10 tués et une quarantaine de blessés ).
Sur le front russe de Baltique, les Allemands ont opéré un grand nombre de reconnaissances aériennes.
L’ennemi a développé son succès dans l’île d’Oesel. Un de ses dreadnoughts aurait subi des avaries sur un barrage de mines.
Les Italiens ont repoussé des patrouilles autrichiennes au sud de Mori.
L’artillerie ennemie sur ce front, s’est montrée active depuis le monte Nero jusqu’à la mer.
Source : La Grande Guerre au jour le jour