Cardinal Luçon
Dimanche 17 – + 3°. Nuit tranquille, journée aussi, sauf grosse canonnade au loin.
Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173
Dimanche 17 décembre
Sur la rive droite de la Meuse, nos troupes, poursuivant leurs succès, ont progressé dans le bois des Caurières et ont enlevé le village de Bezonvaux. En fin de journée, une violente attaque allemande, dirigée sur nos positions de la côte du Poivre, a été nettement repoussée par nos feux. Nous avons intégralement maintenu notre nouveau front. Les prisonniers continuent à affluer. Leur nombre dépasse actuellement 9000 dont 250 officiers. Le dénombrement complet du matériel tombé entre nos mains n’a pu encore être fait, toutefois, on a compté jusqu’à présent, 8 canons pris ou détruit.
Sur le front britannique, un petit détachement de grenadiers s’est avancé hier soir jusqu’à nos tranchées du nord de la cote 60 dans le saillant d’Ypres. Pris sous notre tir de barrage, il n’a pu réussir à pénétrer dans nos lignes. Au cours de la nuit, activité de l’artillerie au nord de l’Ancre et d’Ypres. Dans la journée, nous avons bombardé les positions ennemies au nord d’Hulluch et à l’est de la Chapelle.
Lutte violente dans les Carpates Boisées.
En Moldavie, l’offensive austro-allemande a été arrêtée.
M.Pokrowski, le nouveau ministre des Affaires étrangères de Russie, a écarté dédaigneusement l’avance allemande de paix.
Source : La guerre au jour le jour