Nous poursuivons la parution de nos courriers de guerre, ces cartes postales, envoyées pendant le premier conflit mondial.
Nous sommes aujourd’hui en septembre 1916, un soldat, Léon, écrit de Reims à un ami et lui donne quelques nouvelles.
Samedi 4 septembre 1916
Cher Camarade
Quelques mots pour vous donner de mes nouvelles qui sont toujours très bonnes.
J’espère qu’il en est toujours ainsi pour vous et aussi de tous les anciens copains d’atelier.
Ici, les boches sont assez commodes. Il n’y a que lorsqu’ils reçoivent la pâtée du côté de Verdun ou de la Somme ils se vengent sur la ville.
Ainsi aujourd’hui ils ont arrosé toute la ville et ce sont les civils qui trinquent.
A quand la fuite de là-dedans ? Le moral commence à baisser, il faudrait encore une permission pour le remonter un peu.
Bien le bonjour ainsi qu’à tous les copains.
A vous, bien cordialement.
Léon Adam
Carte Jacki Pinon
Ces quelques mots confirment ce que l’on savait déjà, les représailles sont courantes. L’assaillant n’a ni épargné le patrimoine construit, ni les vies humaines.
Quand on regarde la carte envoyée par Léon, on ne peut remettre en question ses affirmations, une photo prise à l’angle des rues de Cernay et Croix-Saint-Marc… où les obus ont accompli leur œuvre destructrice, sur cette pauvre boulangerie !
Il y a toujours une boulangerie à Reims, à l’angle des rues de Cernay et Croix-Saint-Marc. La maison a été reconstruite, et différents propriétaires s’y sont succédés.
Ci-dessous, l’intégration du bâtiment détruit dans l’environnement d’aujourd’hui.