Louis Guédet
Vendredi 25 août 1916 Saint Louis
713ème et 711ème jours de bataille et de bombardement
7h soir Triste fête, la tristesse au cœur. Les soucis présents et à venir. J’aurais pleuré toute la journée si j’avais osé. Seul, abandonné, que c’est dur ! loin des siens. Quel calvaire ! Reçu lettre de Marie-Louise, répondu à la pauvre petite. Reçu lettre de Labitte qui me donne la marche à suivre pour les 2 grands afin qu’ils passent leur examen d’aspirant, et ils auront ainsi chance de se retrouver à Fontainebleau. Je l’envoie à leur Mère pour qu’elle leur en envoie une copie. Je n’en n’ai plus le temps.
Audience civile ce matin, peu d’affaires. Demain matin : Caisse d’Épargne. Après-midi écrit nombreuses lettres, fait des courses, été aux allocations militaires pour signer une lettre au Maire pour signaler trois malheureuses femmes qui touchent des allocations et les emploient à boire et à se mal conduire avec des militaires, voire même des officiers. Je demande leur expulsion et j’ai fait suspendre leurs allocations : elles ont déjà été condamnées en simple police.
Reçu visite de M. Albert Benoist, causé d’affaires et des événements. Il a bon espoir pour que la France soit dégagée à la fin de l’automne. La Roumanie va marcher, ce sera un apport de 4/500 milliers d’hommes, et la porte de Constantinople ouverte à la Russie. Qu’il dise vrai.
Rentré travailler. Il va faire de l’orage, il fait une lourdeur pénible.
Impressions, Louis Guédet, Notaire et Juge de Paix à Reims. Récits et impressions de guerre d'un civil rémois 1914-1919, journal retranscrit par François-Xavier Guédet son petit-fils
Cardinal Luçon
Vendredi 25 – Nuit tranquille. Aéro dès le matin. Visite à M. Prévoteau. Via Crucis in cathedrali.
Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173
Vendredi 25 août
Au nord de la Somme, nos troupes ont attaqué hier les positions allemandes de la région de Maurepas, et, après avoir enlevé d’un seul élan, la partie du village que l’ennemi occupait encore et les tranchées avoisinantes, ont porté leur ligne à 200 mètres au-delà sur un front de 2 kilomètres, de la voie ferrée au nord du village jusqu’à la croupe 121 au sud-est. Nous avons capturé 200 hommes et 10 mitrailleuses.
Sur la rive droite de la Meuse, l’ennemi a contre-attaqué notre nouveau front, entre Thiaumont et Fleury. Il a été arrêté par nos feux.
Les Anglais ont repoussé une puissante attaque allemande entre la gare de Guillemont et la Carrière. Cette attaque a été suivie d’un bombardement intense. Un coup de main allemand a échoué près de la redoute Hohenzollern. Un coup de main anglais a réussi a la Bassée.
Les Russes ont arrêté une attaque austro-allemande sur le Stokhod. Dans la direction de Mossoul, ils ont détruit une division turque.
Source : La Grande Guerre au jour le jour