Louis Guédet
Jeudi 24 août 1916
712ème et 710ème jours de bataille et de bombardement
7h soir Temps d’automne brumeux clair lourd orageux. Calme. Quelques avions à midi mitraillant, que des repérages !! Été faire l’inventaire à la ferme de l’Écaille sur la route de Pargny. Tout le monde était là cette fois-ci. Rentré à 5h fatigué. Vu Melle Payart (à vérifier) pour son testament, et rentré me reposer un peu. Je suis las, triste. Ma femme et mes petits m’ont souhaité ma fête, St Louis. Triste fête… en tristesse ?!
Impressions, Louis Guédet, Notaire et Juge de Paix à Reims. Récits et impressions de guerre d'un civil rémois 1914-1919, journal retranscrit par François-Xavier Guédet son petit-fils
Cardinal Luçon
Jeudi 24 – Nuit tranquille. Aéroplane allemand ; tir contre lui. Visite du P. Chéruy.(*voir le commentaire d’Armand en bas de page)
Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173
Jeudi 24 août
Violente lutte d’artillerie au nord et au sud de la Somme (secteurs de Belloy et d’Estrées).
Sur la rive droite de la Meuse, une attaque brillamment menée par nos troupes contre les positions allemandes entre Fleury et l’ouvrage de Thiaumont, nous a permis de réaliser un sensible progrès. Nous avons fait environ 200 prisonniers dont 2 officiers.
Deux avions ont été abattus, l’un par l’adjudant Dorme, au nord-est de Chaulnes, l’autre dans la région de Roye.
Les Anglais ont repoussé deux contre-attaques contre leurs nouvelles tranchées, au sud de Thiepval. Ils ont exécuté avec succès un petit coup de main près de Lens. Ils ont gagné 200 mètres de tranchées dans la région de la Somme et abattu six avions allemands.
Sur le front d’Orient, les armées alliées ont, au centre, maintenu et consolidé toutes les positions conquises entre la Moglenica et le massif du Belès. Les Serbes ont progressé au nord de Strupino, et nous avons repoussé une attaque à Palui. Aux deux ailes, l’offensive bulgare a été enrayée.
Les Italiens ont conquis des cimes dans les Dolomites.
Source : La Grande Guerre au jour le jour
Léon Chéruy dit Blaise Chéruy 1884 – 1966, religieux de la Province de Paris. Léon-Joseph-Hubert Chéruy naît le 15 février 1884 à Taissy dans la Marne, d’une famille de commerçants, installés par la suite à Reims. Il fait ses études secondaires dans les écoles Apostoliques des Jésuites à Amiens, dans la Somme et à Thieu, près de Mons en Belgique de 1896 à 1902. Il devance l’appel pour faire l’armée (1902-1903). Un pèlerinage à Jérusalem le met en contact avec l’Assomption. Léon prend l’habit à Louvain le 13 décembre 1903 sous le nom de frère Blaise. Il prononce le 6 août 1907 sa profession perpétuelle. Il y est ordonné prêtre le 7 juillet 1912 par Mgr de Wachter. La guerre le ramène en France. Affecté au 132e régiment d’infanterie, il fait campagne de 1914 à 1918, participant à toutes les actions de terrain de son unité, notamment aux Eparges, à Bouchavesnes et à Verdun. Ces quatre années le marquent profondément. Il se comporte au front avec une vaillance héroïque, comme en font foi les trois citations à l’ordre de la Brigade et lors de la remise de la Médaille militaire (1933). Brancardier-prêtre, il contribue à l’évacuation des nombreux blessés et participe à l’identification des morts dont la reconnaissance permet une inscription sur leur tombe. Il conserve sur lui hosties consacrées et huiles saintes pour être prêt aux secours religieux. Démobilisé en 1919, le P. Blaise fait partie du premier contingent envoyé en renfort par le P. Maubon au Chili: il y est vicaire à Talcahuano, à Valparaíso et à Concepción. En poste à Arras (1924-1923), à Paris, quai de Javel (1925-1926), à Longjumeau (1926-1928), à Le Bizet (1928-1930), à Lille (1930-1931). Puis dans la Marne : Montmirail, Vauchamp, Fromentières (1931 à 1940) et Verdelot (1940-1949. De 1949 à 1951, il revient à Paris quai de javel. Il meurt le 4 août 1966. Il est inhumé au cimetière du Montparnasse.
Merci pour cette biographie
Véronique Valette