Paul Hess
3 juin 1916 – D’un recensement opéré ces jours-ci, il résulte que les chiffres de la population existant actuellement à Reims, sont les suivants :
- 5 861 hommes
- 10 012 femmes
- 4 110 enfants
Total 19 983 habitants
Le dernier recensement avait accusé environ 26 000 habitants.
— Le communiqué du soir annonce la prise, par les Allemands, du fort de Vaux, devant Verdun.
Paul Hess dans Reims pendant la guerre de 1914-1918, éd. Anthropos
Cardinal Luçon
Samedi 3 – + 10°. Nuit tranquille ; matinée item. Visite du Général Aimé.
Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173
Samedi 3 juin
En Argonne, combat a coups de grenades dans le secteur de Vauquois.
Sur la rive gauche de la Meuse, une contre-attaque de nos troupes nous a permis de progresser d’une centaine de mètres dans les boyaux ennemis, au sud du bois des Caurettes. Entre ce bois et le village de Cumières, nos tirs de barrage ont arrêté une attaque ennemie.
Sur la rive droite de la Meuse, la bataille s’est poursuivie avec un extrême acharnement de la ferme de Thiaumont à Vaux et à Damloup. Des attaques continuelles se sont succédé, menées en masses compactes. La magnifique résistance de nos troupes a eu raison des efforts de l’ennemi. A l’ouest du fort de Vaux, nos contre-attaques, répondant à chaque attaque allemande ont empêché tout progrès de l’adversaire. Devant le fort de Vaux, que les Allemands cherchaient à enlever, la lutte a atteint une violence sans précédent. Les colonnes d’assaut, fauchées par nos tirs, ont subi des pertes énormes. Les renforts ennemis pris sous le feu de nos batteries lourdes, ont reflué en désordre jusqu’à Dieppe.
L’ennemi a réussi à pénétrer dans le village de Damloup, dont nous tenons la majeure partie.
Lutte d’artillerie sur toute la rive droite de la Meuse.
Une grande bataille navale a eu lieu entre la flotte de haute-mer allemande et une division anglaise qui a été finalement secourue par le gros de l’escadre, dans le Skager Rak. Les pertes sont grandes de part et d’autre.
Source : La Grande Guerre au jour le jour