Nous avons reçu ce témoignage intéressant à plusieurs titres. Ces cartes postales s’adressent à de jeunes rémoise réfugiées ; l’expéditeur qui écrit depuis « Les tranchées » sur des feuilles de liège fait parti d’un Régiment d’Infanterie (le 332e) où il y avait beaucoup de Rémois ou tout au moins de Marnais.

Jean-Louis Dufour nous dit :

« Ma famille qui habitait alors à proximité du pont de Laon avait dû quitter Reims qui devait être évacuée.

J’ai dans les rares souvenirs de cette époque deux « cartes postales » artisanales adressées en 1915 à ma tante Marie-Louise alors âgée de 9 ans et à ma mère Jeanne qui allait avoir 11 ans.

Certes il n’y a pas d’image mais ces documents confectionnés à partir d’une feuille de liège parlent de Reims. Je ne sais rien de ce Mr Déglaire qui les a envoyées ni s’il a survécu à la guerre mais il semblait proche de la famille à cette époque.

Enfin, j’ajoute la photo de laquelle j’ai extrait les portrais de ma mère et ma tante mis en médaillon près des cartes postales. La scène se passe à La Charité sur Loire sur le quai de la Loire pratiquement en face de la rue du Petit Rivage où ma famille habitait. Il s’agit de l’hiver 1916 – 1917 qui avait été particulièrement rigoureux. Le bateau lavoir amarré là avait été fracassé contre le quai par des blocs de glace charriés par le fleuve. Les deux sœurs soeurs sont au milieu au premier plan et ma tante semble avoir bien froid. »

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La Charité-sur-Loire

Merci à Jean-Louis Dufour pour ce témoignage

Concernant la 332e d’Infanterie et plus précisément la 19e Cie nous avons pu trouver des précisions dans Wikipédia :

[…] Le 22 avril 1916, à la nuit, le 332e monte en ligne sur les pentes nord-ouest du Mort-Homme. Pendant la relève, un chef de bataillon est grièvement blessé ; l’aumônier du régiment, M. l’abbé de Lacroze, célèbre par son courage et si sympathique à tous par son aménité est tué aux abris NETER. Jusqu’au 5 mai, les 5e et 6e bataillons restent en ligne. Entre temps, la 23e compagnie et la C. M. 6 repoussent, le 24, une attaque sur la tranchée LECOINTRE. La 19e compagnie mise en soutien d’un bataillon voisin au bois de Cumières, prend part à l’attaque dans cette région et engage un très dur combat à la grenade dans les boyaux et repousse une contre-attaque allemande.[…]

Le 332e régiment d’infanterie s’est couvert de gloire à Verdun.

Après la Bataille de Verdun en 1916, le régiment adopte alors le nom de «VIEILLE CHAMPAGNE». Composé en majeure partie d’enfants de Reims, de la Marne.