Cardinal Luçon
Aéroplane le matin à 6 h. Coups de canons à 9 h 1/2 pendant la messe. 4 h, bombes. Nuit tranquille, sauf coups de canons de temps en temps au loin. Retraite du mois.
Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173
Dimanche 4 juillet
Violente canonnade en Belgique, à Neuville, Ecurie, Roclincourt et sur le front de la Somme à l’Aisne. Des obus envoyés sur Arras y ont déterminé quelques incendies dont on s’est rendu maître.
Sur la rive droite de l’Aisne, à Soupir et à Troyon, ainsi qu’en Champagne, de Perthes à Beauséjour, lutte de mines. Journée plus calme en Argonne, l’ennemi, ayant échoué dans ses dernières tentatives, n’a plus prononcé d’attaques d’infanterie.
Sur les Hauts-de-Meuse, à la tranchée de Calonne, et sur le front de la Haye, canonnade continue.
Quelques actions d’infanterie dans les Vosges, à la Fontenelle et à l’Hartmannswiller.
Le général Gouraud, commandant le corps expéditionnaire d’Orient, a été atteint par les éclats d’un obus tombé près de l’ambulance où il s’était rendu pour visiter les blessés. Il a été évacué sur la France et remplacé par le général Bailloud.
Les Russes ont repoussé les Allemands près de Prasnych et dans la région de Chavli, comme sur la rive gauche de la Vistule. Ils sont en contact avec l’ennemi dans la région de Lublin (Pologne méridionale). Le feld-maréchal Mackensen continue à progresser entre le Wieprz et le Bug. Les Austro-Allemands ont subi de lourdes pertes dans la région du Dniester, près de Galitch. Nos alliés ont fait 2000 prisonniers.
Les Italiens continuent le bombardement du Predil. Ils ont repoussé vigoureusement une attaque autrichienne à l’est de l’Isonzo.
Les excitations germaniques en Lybie, contre l’Italie, prennent un ton plus accentué.