Paul Hess
A 4 heures, le réveil est donné pour toute la ville, par des détonations épouvantables et par une canonnade violente qui dure jusqu’à 6 heures. Une attaque allemande au Linguet, qui n’a pas réussi, en était la cause, paraît-il.
– Dans Le Courrier, nous lisons aujourd’hui :
Avis aux débitants.
Les cas d’ivresse des militaires devenant fréquents, le général commandant d’armes décide que tout débit qui, à partir de la publication de la présente note, se mettra en contravention – soit parce qu’il aura vendu de l’alcool, soit parce que des militaires y auront été recus en dehors des heures prescrites, soit parce que des militaires y seront entrés ou en seront sortis en état d’ivresse – sera fermé pour toute la durée de la guerre et l’expulsion de Reims sera prononcée contre son tenancier. Si malgré ces mesures, des cas d’ivresse se produisent encore, tous les débits seront immédiatement fermés et il n’en sera laissé ouverts que deux par canton, servant en même temps de restaurants.
Le général de corps d’armée : Rouquerol.
Paul Hess dans Reims pendant la guerre de 1914-1918, éd. Anthropos
Cardinal Luçon
Mardi 11 mai – Nuit tranquille pour la ville. Dès 4 h matin, violent combat d’artillerie ; aéroplane, bombes, de 4 h à 7 h 1/2.
Répondu au Commandant de Beaucourt, pour rester (disparu) à la Maison-Blanche (1). Visite à Clairmarais. M. Abelé malade.
Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173
(1) Phrase difficile à interpréter…
Renée Muller
le 11 nous prenons à Bétheny 1 cap. 3 off. et 200 hommes dans une de nos tranchées
Renée Muller dans Journal de guerre d'une jeune fille, 1914
Voir la suite sur le blog : Activités de Francette: septembre 1916 – janvier 1917 : 3e carnet de guerre de Renée MULLER
Et pendant ce temps là Albert Thierry se retrouve à Arras : Les carnets d’Albert Thierry : le 11 mai 1915
Mardi 11 mai
Trois attaques allemandes ont été repoussées au nord de Lombaertzyde, en Flandre. A l’est de St-Georges, nos fusiliers marins ont enlevé la ferme de l’union, où nos ennemis s’étaient fortifiés.
Dunkerque a reçu deux obus.
Au nord d’Arras, nous avons maintenu tous nos avantages et nous les avons même élargis. Nous avons pris 3000 hommes, 10 canons et 50 mitrailleuses.
Deux attaques allemandes ont été repoussées, l’une à Berry-au-Bac, l’autre au bois le Prêtre. En Alsace, lutte d’artillerie.
Les Allemands ont occupé Libau, port de la Courlande; ils ont subi plusieurs échecs en Pologne et en Galicie.
Deux zeppelins ont survolé l’embouchure de la Tamise, a 90 kilomètres de Londres. Ils ont jeté 100 bombes et tué deux personnes.
Le président Wilson est assailli de lettres qui réclament une action énergique contre l’Allemagne. M. Roosevelt se prononce dans le même sens.