Paul Hess
Calme étonnant.
Paul Hess dans Reims pendant la guerre de 1914-1918, éd. Anthropos
Cardinal Luçon
Lundi 17 – Nuit tranquille ; journée tranquille jusqu’à 6 h soir. A 1 h orage.
Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173
Juliette Breyer
Lundi 17 Mai 1915. J’ai passé un dimanche triste, triste. La raison en est que je sais que le fils Collard, Alfred, a été tué il y a trois jours. Toute sa famille le sait. Il n’y a que la mère à qui on le cache et qui comme moi le croit prisonnier. Je me suis mis dans la tête qu’il en était de même pour moi, qu’on me le cachait peut-être. Et puis que veux-tu, on ne voit que des deuils autour de soi. M. Vandenberg a reçu le mortuaire de son fils Henri qu’on appelait ‘Le chemineau’. Il aurait été tué aux Eparges. D’Adolphe, il n’a pas non plus de nouvelles. Que je voudrais être plus vieille et de voir mes deux beaux petits si gentils et que tu n’es pas là pour les voir grandir…
Si tu voyais notre André, il cause et il chante, il fait la joie de tout le monde et il parle toujours de son tit papa Charles. Quand il sera grand il ira te rechercher, il tuera tous les boches. Il est bien plus intelligent encore que le petit Fender. Et la petite sœur, un petit ange. Pauvre coco, elle rit toujours ; elle aura bientôt des dents. Elle est belle.
Je te quitte mon Charles. Je pense à toi, toujours.
Hortense Juliette Breyer (née Deschamps, de Sainte-Suzanne) - Lettres prêtées par sa petite fille Sylviane JONVAL
De sa plus belle écriture, Sylviane Jonval, de Warmeriville a recopié sur un grand cahier les lettres écrites durant la guerre 14-18 par sa grand-mère Hortense Juliette Breyer (née Deschamps, de Sainte-Suzanne) à son mari parti au front en août 1914 et tué le 23 septembre de la même année à Autrèches (Oise). Une mort qu’elle a mis plusieurs mois à accepter. Elle lui écrira en effet des lettres jusqu’au 6 mai 1917 (avec une interruption d’un an). Poignant.(Alain Moyat)
Il est possible de commander le livre en ligne
Et pendant ce temps là, Albert Thierry du côté d’Aix-Noulette :Les Carnets de guerre d’Albert Thierry : le 17 mai 1915
Réveil en grisâtre et bien vite pluie. Rassemblement !… Revue par le commandement… Se tenir prêt pour neuf heures Nous nous perdons. Le bois E. G…, la tranchée E. G…,
Lundi 17 mai
Une contre-attaque allemande a été repoussée à Streenstraete, en Flandre. Nous avons consolidé notre gain. Plus au sud, les troupes britanniques ont infligé à l’ennemi un sérieux échec. Elles ont pris 1000 mètres de tranchées au sud-ouest de Richebourg-l’Avoué et 1500 au nord-est de Festubert. Les pertes allemandes sont trés élevées. Au nord d’Arras, nous avons poursuivi pied à pied nos succès en délogeant les Allemands des derniers points où ils s’accrochaient. Gain de 200 mètres vers la sucrerie de Souchez; prise de maisons à Neuville. En Champagne, brillante action à Ville-sur-Tourbe. Huit compagnies allemandes ayant tenté une attaque, nous avons tué plus de mille hommes et fait près de quatre cent prisonniers. Les Russes se sont repliés derrière le San, en Galicie. Le cabinet Salandra reprend officiellement le pouvoir avec sa constitution antérieure. Un incident de frontière s’est produit près d’Udine. L’enthousiasme pour l’intervention s’est encore accentué dans toute l’Italie. Grandes manifestations à Milan, Gênes, Venise, Naples, etc.