Cardinal Luçon
Nuit tranquille ; canonnades toute la journée, en bombes. 10 h 1/2 soir, bombes
Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173
Vendredi 26 mars
Échec d’une nouvelle tentative allemande à Notre-Dame-de-Lorette. En Champagne, vive action d’artillerie : trois attaques allemandes repoussées près de Perthes, une contre-attaque brisée à Fontaine-Madame en Argonne. Trois autres arrêtées aux Eparges.
Il résulte des informations recueillies que les nouvelles formations créées par nos ennemis sont essentiellement hétérogènes et manquent de solidité.
Un sous-marin allemand, l’ U-29 a été coulé, paraît-il, et tout son équipage aurait péri.
Les Russes progressent méthodiquement sur la rive droite de la Narew, à la frontière de la Pologne et de la Prusse orientale. De violients combats corps à corps ont eu lieu. A la gauche de la Vistule, sur la Pilitza, nos alliés constatent également des avantages. Dans les Carpates, ils ont avancé vers la passe d’Oujok, en faisant 4.000 prisonniers et en capturant également un certain nombre de mitrailleuses.
L’inquiétude s’accroît à Vienne; elle grandit aussi en Allemagne, comme l’attestent les lettres trouvées sur les soldats.
Un complot a été découvert aux Etats-Unis. Il tendait a permettre aux navires allemands de s’échapper des ports américains où ils sont internés. On a acquis du reste là-bas la conviction que les agents teutons ont organisé un vaste réseau d espionnage et qu’ils trouvent moyen d’être avisés par avance de toutes les décisions du gouvernement.
L’amirauté de Berlin prétend que le croiseur Dresden ne s’est pas rendu, mais qu’il a lutté jusqu’au bout.