Une carte adressée à Antrain, en Ile-et-Vilaine…
Là, vous allez me dire, c’est un peu court comme correspondance ! Je l’avoue, je ne peux pas dire le contraire.
En fait, c’est juste un prétexte pour parler de l’illustration de la Carte Postale, qui nous montre l’intérieur de la cathédrale, et le lustre au sol !
On peut déjà s’attacher au rapport un peu étrange entre les destructions de la guerre, de notre cathédrale de Reims, et ces vœux de bonne année ! Mais il ne faut certainement pas y voir un message caché, l’émetteur n’a peut être pas eu le choix, ne lui restant que celle-ci, ou alors, les autres étaient pire ! On ne reviendra plus là-dessus !
En revanche, nous sommes encore dans les premiers mois de la guerre, puisque cette carte a été écrite le 24 décembre 1914, la veille de noël… soit trois mois après le triste incendie consécutif au pilonnage de la cathédrale par les batteries allemandes disposées près de Nogent-l’Abesse, soit à plus de 10 kilomètres du centre de Reims.
D’ailleurs, on peut très bien dater cette photo, grâce à un témoignage dans la presse de l’époque, qui nous apprend que le 18 septembre 1914 (la veille de l’incendie de la cathédrale), la cathédrale a été atteinte par de nombreux tirs d’obus de 220, qui endommagèrent gravement les sculptures extérieures et les fenêtres inférieures du transept principal. Les verrières, datant des treizième et quatorzième siècles, volèrent en éclats. Un obus brisa une gargouille dont les débris, pénétrant par une fenêtre, tuèrent un gendarme français, en blessèrent un autre, et achevèrent deux des prisonniers blessés.
Le sol était couvert de débris informes; sur un tas de gravats, brillait un lustre dont la chaîne avait été coupée par un éclat d’obus.
C’est donc bien le 18 septembre que le Lustre de la Chapelle du Sacré-Coeur de Notre-Dame de Reims a été mis hors d’état de nuire par l’ennemi !!! l’intérieur de la cathédrale, n’ayant pas encore été la proie des flammes, comme l’atteste le visuel de la carte.