Louis Guédet

Dimanche 20 octobre 1918

1500ème et 1498ème jours

9h matin  La pluie. Messe à 7h1/2, messe basse dite par notre curé, la messe Haute devant être dite à 9h par l’aumônier du 35e d’Infanterie, messe commémorative pour les tués du régiment dans les derniers combats.

4h soir  Du courrier en masse. Lettre de Robert qui est à Celles (Celles-lès-Condé) près de Château-Thierry, de Jeanne Tricot disant que les Galeries Rémoises ont repris une affaire à Chartres. Ils en paraissent assez ennuyés maintenant que Reims est dégagé ! Mon voyage à Paris devient inénarrable ! avec toutes ses complications et contradictions des rendez-vous qui traînent, se défont, tandis que d’autres m’arrivent. Sortirais-je de cet imbroglio ? C’est la cohue ! et je suis obligé de subir les attaques de tout ce monde et leur mauvaise humeur… Je me sens de plus en plus incapable d’y suffire. Je succomberai…  ma foi bon débarras !

La feuille suivante a été supprimée.

Impressions, Louis Guédet, Notaire et Juge de Paix à Reims. Récits et impressions de guerre d'un civil rémois 1914-1919, journal retranscrit par François-Xavier Guédet son petit-fils


Cardinal Luçon

Dimanche 20 – Reçu télégramme-lettre du doyen d’Attigny, de M. le Curé de Merfy, qui a vu les curés de Trigny, Faverolles, Ville-en-Tardenois. Visite de M. Abelé. (Médailles aux généraux qui ont délivré Reims)

Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173

Dimanche 20 octobre

Sur le front belge, vive résistance de l’ennemi sur le front Bruges-Oostcamp-Wynghem-Thielt. Cette résistance a été brisée.
L’infanterie belge occupe Ostende et a atteint les abords de Bruges. La 2e armée britannique a pris Roubaix et Tourcoing.
Entre Bohain et le Cateau, les Anglais ont fait 4000 prisonniers. D’autre part, ils ont capturé les villages de Wassigny et de Rebeauville avec 1200 Allemands. Ils ont avancé de huit kilomètres entre la Sensée et la Lys.
Nos troupes, à l’ouest de l’0ise, ont conquis Mennevret et la forêt d’Andigny, Groigy, Arsonville et Bernoville. Plus au sud, elles ont dépassé Nouvion et Catillon, faisant 1500 prisonniers. De part et d’autre de Vouziers, elles ont franchi l’Aisne.
Les Américains avancent vers Dun-sur-Meuse.

Source : La Grande Guerre au jour le jour