Cardinal Luçon

Dimanche 4 – Nuit tranquille. Fête de Jeanne d’Arc. Grand’messe et allocution aux soldats, Caves Mumm. Bombes sifflantes. Vers 11 h. 1/2, au loin (Avenue d’Epernay). Visite de M. H. Abelé. Visite de M. Chèruy. 7 h. 45 bombes sifflantes de 4 à 5. Vêpres à Ste-Geneviève. Visite de M. de Montardy du Secours National.

Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173

Dimanche 4 juin

En Champagne, à l’ouest du mont Têtu, des éléments ennemis qui, à la suite d’un intense bombardement, avaient pénétré dans quelques petits postes avancés, en ont été délogés par nos contre-attaques à la grenade.
En Argonne, une attaque allemande sur un saillant de notre ligne à l’ouest de la Fille-Morte, a été repoussée après un combat assez vif. Une deuxième attaque a subi également un échec complet.
Sur la rive gauche de la Meuse, nos positions à la cote 304 et nos deuxièmes lignes ont été soumises à un violent bombardement.
Sur la rive droite, la lutte se poursuit dans le secteur du fort de Vaux avec le même acharnement. Toutes les tentatives de l’ennemi sur nos tranchées à l’ouest et à l’est du fort, ont été repoussées. Contre le fort lui-même, les Allemands ont multiplié les assauts furieux malgré les ravages causés dans leurs rangs par nos tirs d’artillerie et de mitrailleuses qui, chaque fois, les ont repoussés. Néanmoins, au cours de la nuit, des fractions ennemies ont pu pénétrer dans le fossé nord de l’ouvrage, dans l’intérieur duquel nous nous maintenons énergiquement.
Les Italiens ont rétabli leur ligne de bataille dans la partie orientale du Trentin.
Les nouvelles reçues sur la bataille de la mer du Nord attestent que la défaite allemande a été réelle. Les pertes de l’ennemi sont beaucoup plus importantes qu’on ne l’avait, dit d’abord.
Le général Sarrail a proclamé l’état de siège dans la zone de Salonique.

Source : La Grande Guerre au jour le jour


Cote 304
Cote 304