Paul Hess

14 mars 1916 – La Société française de secours aux blesses militaires ayant fait célébrer sa messe annuelle pour le repos de l’âme des soldats morts pour la France, dimanche dernier 12 mars, à 11 h 1/4, en la chapelle de Saint-Vincent-de-Paul, 15, rue Brûlée (Actuellement paroisse Notre~Dame) nous extrayons ce qui suit du compte-rendu qu’en donne aujourd’hui Le Courrier de la Champagne.

Le Saint Sacrifice a été offert par M. l’abbé Atbanase, aumônier de la Croix-Rouge. Le cardinal-archevêque de Reims avait pris place dans le chœur avec MM. les abbés Compant et Camu, vicaires généraux. Après l’Evangile, Mgr Lucon a prononcé une homélie, dans laquelle il a loué la Croix-Rouge de la juste et salutaire pensée qu’elle a eue en instituant un service pour les soldats morts au Champ d’Honneur.

Cette allocation, dont nous ne donnons qu’une imparfaite analyse a produit une profonde impression sur l’auditoire où se trouvaient bien des familles affligées. Bien des yeux se mouillèrent également à l’audition des strophes superbes de l’hymne « Ceux qui pieusement sont morts pour la Patrie” et d’une touchante invocation à la Vierge consolatrice des affligés chantées par deux infirmiers. L’harmonium était tenu magistralement par l’ancien chef d’orchestre du Théâtre de Reims.

Une quête a été faite par Mm André Lambert, de la Croix-Rouge de Reims, présidente de l’Œuvre du vêtement du prisonnier de guerre et par Mlle R. Gaube et S. Margotin, de la Croix-Rouge de Reims.

Nous avons remarqué dans l’assistance, MM. les généraux Castaing, Marié et de Montenon, les chefs de service de l’armée et de la place et officiers de toutes armes.

M. le Vicomte d’Harcourt, délégué du comité central de la Société de secours aux blessés militaires; M. Ferdinand Lambert, délégué pour la 6‘ Région.

MM. Marcel Farre, président ; Gustave Houlon, membre du comité de Reims, Marcel Minet, chef des brancardiers et la section, Dr Cochemé, médecin-chef et Henri Janin, administrateur de l’hôpital temporaire de la rue Martin-Peller ; Ebaudy, chef des brancardiers de la Compagnie des Sauveteurs et une délégation.

MM. de Bruignac, adjoint au maire de Reims, Bataille, Demaison, Ch. Heidsieck, conseillers municipaux ; Delouvin, président de la Société de secours mutuels des tonneliers et ouvriers de caves: capitaine Geoffroy, commandant la Compagnie des Sapeurs-pompiers; Dr Demain ; Simon-Concé, gestionnaire de la clinique Mencière ; Lorin, administrateur des Galeries rémoises; Soulie, industriel ; Dupont-Nouvion, avocat.

M. Duvand, peintre du Ministère de la Guerre et du Ministère des Affaires Etrangères ; M. Frank Butler, négociant à Londres.

Mesdames la comtesse d ’Haussonville, présidente du conseil central des Dames de la société; Labarraque-Walbaum ; Ed. Walbaum ; J. Krug, André Lambert, Gaube, Mlle M. Gigot, du comité des Dames de Reims; Mlle Fouriaux, de l’Union des femmes de France; Mmes les religieuses et infirmières de Reims.

Le service d’honneur était fait par les dévoués brancardiers de la Croix-Rouge, dont un groupe entourait le drapeau porté dans le chœur.

Au nom de tous les Rémois qui ont assisté à cette messe de guerre et qui en garderont un souvenir durable, nous offrons à la Société de secours aux blesses militaires nos respectueuses félicitations pour l’organisation, dans la ville martyre, d’une pieuse et patriotique commémoration des héros tombés au champ d’honneur. Elle maintient et accroît parmi nous le culte réconfortant de ceux qui ont donné leur vie pour la défense de la Patrie et de la ville bien aimée.

Paul Hess dans Reims pendant la guerre de 1914-1918, éd. Anthropos

Cardinal Luçon

Mardi 14 – Nuit tranquille, sauf quelques gros coops et bordées de canon à rares intervalles. Température : + 4 ; ciel sans nuages, chaud. Aéroplane toute la matinée. Bombes sur les batteries. De 9 h. a 11 h. violente canonnade des batteries adverses. Lettre à Mgr l’Archevêque de Toulouse au sujet d’un article de M. Lépine contre la Dépêche de Toulouse répandant la rumeur infâme (Recueil, p. 107).

Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173

 


Mardi 14 mars

Au nord de l’Aisne, notre artillerie a bouleversé en plusieurs points les organisations allemandes du plateau de Vauclerc. En Champagne, tirs de nos batteries lourdes sur les ouvrages allemands de Maisons-de-Champagne et de la région à l’ouest de Navarin. En Argonne, nous opérons des tirs de destruction sur les abris, voies ferrées et organisations ennemis du secteur oriental. Au nord de Verdun, bombardement accru à, l’ouest de la Meuse, vers le Mort-Homme et les bois Bourrus. Nous prenons sous notre feu les rassemblements ennemis entre Forges et le bois des Corbeaux. Canonnade d’intensité moyenne sur la rive droite du fleuve et en Woëvre. Pas d’action d’infanterie. En Haute-Alsace (Seppois), les Allemands attaquent les tranchées récemment reprises par nous. Arrêtés par nos feux, ils se replient après avoir subi des pertes sensibles. Activité de nos aviateurs autour de Verdun. Six de nos avions lancent 130 obus sur la gare de Brieulles. Nous avons abattu trois appareils ennemis. Activité d’artillerie sur le front belge et plus encore sur le front anglais. 40000 Russes ont débarqué à proximité de Trébizonde.
Source : La Grande Guerre au jour le jour

 

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