Cardinal Luçon

Nuit tranquille à Reims. Canonnade violente à l’Est, au loin dans la matinée. Journée calme en ville. Temps couvert et morne.

Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173

 

Samedi 30 octobre

Combats à coups de bombes et de torpilles au nord de l’Aisne, dans les secteurs de Puisaleine et de Quennevières.
Bombardement en Champagne (Tahure et Maisons-de-Champagne). Combats d’artillerie et d’infanterie autour de la Courtine, dont certaines positions sont encore occupées par les Allemands. Nous avons réalisé un sensible progrès en enlevant, sur un front de 150 mètres, plusieurs tranchées que nos adversaires ont défendues avec un extrême acharnement. Ils ont laissé 200 prisonniers valides entre nos mains, et ont perdu en outre 400 tués et blessés.
En Lorraine, bombardement allemand très intense, entre la forêt de Parroy et Vezouse. Notre artillerie y a répondu par des tirs efficaces sur les batteries et ouvrages ennemis. Elle a atteint un train militaire en gare de Berthécourt.
Sur le front russe, on constate une accalmie près de Dwinsk.
Le bombardement de Varna par la flotte russe a été supérieurement dirigé. Nos alliés n’ont subi aucune perte.
Les Italiens ont poursuivi leurs succès sur le Carso. En cinq jours, ils ont fait 5000 prisonniers.
Les troupes françaises dans les Balkans continuent à investir Stroumitza.
M. Briand a constitué le cabinet français, en appelant autour de lui plusieurs anciens présidents du Conseil. La presse alliée ou neutre salue cette constitution du nou
veau cabinet.

Source : la Grande Guerre au jour le jour