Cardinal Luçon

Nuit tranquille, sauf fusillade et quelques coups de canons ou bombes vers 9 h à 10 h. Orage un peu lointain. Nuit tranquille.

Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173

Juliette Breyer

Il y a aujourd’hui un an, mon Charles, nous étions plus heureux. Te rappelles-tu ? C’était la fête des écoles. Nous étions sortis avec notre coco et nous avions soupé en ville. Nous ne savions pas ce jour là que le malheur était si près.J’ai reçu aujourd’hui une réponse de la mère d’un disparu et qui est prisonnier maintenant. Elle me dit qu’elle ne peut pas me rendre le service que je lui demande te concernant car elle-même ne sait pas où est son fils. Elle avait eu affaire à une agence véreuse qui l’avait trompée. C’est encore une désillusion pour moi. Mais j’espérerai jusqu’au bout.Aujourd’hui nous avons reçu une photo de Charlotte et Paulette. Si tu voyais la pauvre petite Paulette, comme elle est maigrie. La vie à Paris n’est pas toute rose et je suis sure que Charlotte préférerait encore être aux caves.Je te quitte. Je t’aime mon Charles.

Hortense Juliette Breyer (née Deschamps, de Sainte-Suzanne) - Lettres prêtées par sa petite fille Sylviane JONVAL

De sa plus belle écriture, Sylviane Jonval, de Warmeriville a recopié sur un grand cahier les lettres écrites durant la guerre 14-18 par sa grand-mère Hortense Juliette Breyer (née Deschamps, de Sainte-Suzanne) à son mari parti au front en août 1914 et tué le 23 septembre de la même année à Autrèches (Oise). Une mort qu’elle a mis plusieurs mois à accepter. Elle lui écrira en effet des lettres jusqu’au 6 mai 1917 (avec une interruption d’un an). Poignant.(Alain Moyat)

Il est possible de commander le livre en ligne


Renée Muller

6 – Mr Mr FRÈRE vient

Renée Muller dans Journal de guerre d'une jeune fille, 1914

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Mardi 6 juillet

Deux tentatives ennemies ont été enrayées au nord d’Arras. Devant Souchez, les Allemands, armés de grenades et de pétards, sont sortis plusieurs fois de leur tranchée : ils ont dû se replier avec de grosses pertes. Une autre attaque a été arrêtée par notre feu au  » Labyrinthe « .
Dans la Haye, les Allemands ont pris l’offensive sur un front de 5 kilomètres. Près du bois Le Prêtre, ils ont réussi à reprendre pied dans leurs anciennes lignes, que nous avions conquises. Ils n’ont pu toutefois les dépasser. Partout ailleurs, dans la région, l’offensive allemande a échoué avec de lourdes pertes. Dans la soirée, l’ennemi a bombardé le bois Le Prêtre avec des obus de gros calibre.
En Pologne, les Russes ont repoussé une tentative allemande sur la Bzoura. Près de Radom, ils ont conquis des tranchées sur les Autrichiens. Entre Vistule et Bug, ils luttent pied à pied, arrêtant la marche des colonnes de Mackensen. Ces colonnes ont été partout décimées. Les arrière-gardes de nos alliés en Galicie se retirent de la Gnila-Lipa sur la Zolata-Lipa.
Un aviateur russe a fait sauter un train de munitions allemand dans la région du San.
Les Italiens ont battu les Autrichiens au Val Grande et en Carnie. Ils ont infligé de dures pertes à leurs adversair
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Source : La Grande Guerre au jour le jour


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Et aussi un article très intéressant de Vincent le​ Calvez sur le forum 14-18 :

« Il y a 92 ans, le 6 juillet 1915, l’histoire du 28e RI fut marquée par la perte de tous les officiers de la 6e compagnie. Grâce à Stéphan Agosto qui m’a communiqué une présentation de Raymond Chamerot, voici le récit de l’obus du 6 juillet.

Le 6 juillet 1915, le 28e RI occupe les tranchées de La Targette (Artois). Le 2e bataillon est en réserve et le PC de la 6e compagnie est situé près des Ouvrages blancs.