Louis Guédet

Jeudi 15 juillet 1915

306ème et 304ème jours de bataille et de bombardement

9h soir  Journée calme relativement. Quelques coups de canon dans le lointain. Réellement la vie est beaucoup plus calme à Reims. Ce ne sont plus les « dégelées » d’antan. Pour moi journée fatigante. J’ai reçu une 30aine (trentaine) de personnes pour acter en Justice de Paix. Vu le Procureur de la République. Revu mes services d’allocations militaires au Commissariat central, etc…  et avec cela mon courrier. Journée lourde fort occupée et avec cela pluie diluvienne qui rend mes ruines de plus en plus lamentables, comme mon pauvre cœur !! Y survivrai-je ? J’en arrive presque à désirer le contraire. Étant si abandonné !!

Impressions, Louis Guédet, Notaire et Juge de Paix à Reims. Récits et impressions de guerre d'un civil rémois 1914-1919, journal retranscrit par François-Xavier Guédet son petit-fils

Cardinal Luçon

Nuit tranquille ; pluie ininterrompue. Visite aux Petites Sœurs des Pauvres avec M. Camu.

Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173

 Juliette Breyer

Jeudi 15 Juillet 1915. Tous les soldats ont une permission qui varie entre 4, 6 et 8 jours. Tu penses si ceux qui en ont sont heureux. Si tu avais encore été au front tu serais revenu voir tes deux petits. On aurait été si heureux. Mais ceux de Reims ne peuvent pas revenir à Reims ; il faut que les femmes aillent dans un autre pays.

A cela près, tu sais, mon coco t’aurait reconnu. Quand je le gronde, sais-tu ce qu’il me répond ? « Je le dirai à mon papa ». Tu en seras fier et il est beau, il est grand. Il est gentil et intelligent. Nous en ferons un homme. Et la petite Blanchette promet aussi. Vois-tu, nous n’aurons que des satisfactions. Quelle belle vie nous aurions, comme nous t’aimerions, tu oublierais tout.

Mais je t’aime mon tit Lou, pour toujours.

Hortense Juliette Breyer (née Deschamps, de Sainte-Suzanne) - Lettres prêtées par sa petite fille Sylviane JONVAL

De sa plus belle écriture, Sylviane Jonval, de Warmeriville a recopié sur un grand cahier les lettres écrites durant la guerre 14-18 par sa grand-mère Hortense Juliette Breyer (née Deschamps, de Sainte-Suzanne) à son mari parti au front en août 1914 et tué le 23 septembre de la même année à Autrèches (Oise). Une mort qu’elle a mis plusieurs mois à accepter. Elle lui écrira en effet des lettres jusqu’au 6 mai 1917 (avec une interruption d’un an). Poignant.(Alain Moyat)

Il est possible de commander le livre en ligne


Renée Muller

le 15 rearm. ? et visite du lieut. du 49 – le 16 également il s’en va aux tranchées pour 12 jours ;

Renée Muller dans Journal de guerre d'une jeune fille, 1914

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 Jeudi 15 juillet 1915

Les Allemands attaquent les tranchées prises par les troupes britanniques à Pilken; ils sont facilement repoussés. Ils bombardent Furnes et Ost-Dunkerque. A titre de représailles, nous bombardons les cantonnements allemands de Middelkerke.
Au nord d’Arras, les ennemis tentent par deux fois, mais en vain, de sortir de leurs tranchées près de Souchez. Ils jettent à nouveau des obus de gros calibre sur Arras et sur Soissons. Lutte de mines dans la région de la Somme, à l’ouest de Péronne, et près de Perthes, en Champagne.
En Argonne, nous attaquons depuis la région à l’ouest de la route de Binarville-Vienne-le-Château jusqu’à Marie-Thérèse, et nous prenons pied, sur plusieurs points, dans les tranchées allemandes. A l’ouest de l’Argonne, nos attaques dépassent la route de Servon et nous assurent la possession du bois Beaurain.
Dans les Vosges, bombardement à la Fontenelle.
Une escadrille de vingt de nos avions a opéré des destructions à Libercourt, gare importante entre Douai et Lille. Elle a forcé un train à s’arrêter entre deux gares, et un albatros à atterir. Un nouvel incident a surgi entre l’Allemagne et l’Amérique, un sous-marin ayant contraint un steamer à lui servir d’écran pour attaquer un vapeur rus
se.

Source : La guerre au jour le jour


 

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