Louis Guédet
Vendredi 2 mai 1919
1694ème et 1692ème jours
7h1/2 soir Pluie et vent. Du monde, mon courrier est toujours en retard. Je n’ai de goût à rien. Vu Moreau le pharmacien pour une enquête de pillage de sa propriété de la Folie sur la route de Pargny. Vu Bienvenüe du « Rémois » qui m’a raconté qu’en ce moment la Municipalité vendait aux Rémois du poussier en grains de houille, qu’Émile Charbonneaux fournissait de la manière suivante : Il était embarrassé d’une quantité de poussier, et voici ce qu’il a trouvé pour s’en débarrasser : il charge le poussier de son usine de Cormontreuil sur des camions autos qui vont à Berry-au-Bac, et de là reviennent à Reims comme provenant de cette localité et le livre au dépôt de la Ville de Reims, et le… tour est joué !!! C’est tout simplement honteux ! Cela ne m’étonne nullement du citoyen ! qui ne voit que son intérêt personnel. Rien de plus !!
Je crois que Bienvenüe va l’accrocher !! Rien d’autre. Je suis las, fatigué, découragé.
Impressions, Louis Guédet, Notaire et Juge de Paix à Reims. Récits et impressions de guerre d'un civil rémois 1914-1919, journal retranscrit par François-Xavier Guédet son petit-fils
Cardinal Luçon
Vendredi 2 –Visite à Mme la Marquise et à Mme la Princesse de Polignac.
Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173
Les Trois se sont réunis au ministère de la Guerre pour discuter la question de Kiao-Tchéou. Satisfaction a été donnée au Japon, qui voulait entamer des pourparlers directs avec la Chine sur la remise à la République Céleste de l’ancienne colonie allemande.
Les Huit, c’est-à-dire deux délégués par grande puissance, ont délibéré sur la question des câbles dont la solution n’est pas encore définitive.
M. de Brockdorff-Rantzau, chef de la délégation allemande, a rendu visite à M. Jules Cambon, président de la commission de vérification des pouvoirs à Versailles, et lui a remis les pouvoirs de ses collaborateurs. Il lui a, en même temps, présenté plusieurs de ses co-délégués.
D’importants conciliabules ont eu lieu à Rome entre les membres de la mission italienne à Paris. Pour revenir en France, M. Orlando attendrait de nouvelles propositions des Alliés.
Une élection en Angleterre a donné succès à l’opposition libérale.
Source : La Grande Guerre au jour le jour