Louis Guédet
Dimanche 10 novembre 1918
1521ème et 1519ème jours
10h matin Il a gelé, en ce moment du brouillard. Il fait réellement froid. Toujours sans courage et fort abattu ! Je ne sais que décider, que faire ?! Et puis l’avenir ? Quelle lugubre perspective pour moi ?…
3h Peu de courrier heureusement. Lettre de Charles Decès, dont je n’avais eu de nouvelles depuis des mois. Il est toujours à Madagascar, son écriture me semble bien fatiguée. Lettre du Capitaine Désidéri me demandant des nouvelles de sa sœur ! Je lui réponds que je sais qu’elle est toujours à Huy, près de Namur !
Beau temps, mais une telle boue, que je ne me décide pas à sortir. Pas de nouvelles de jean. J’espère qu’il n’est pas plus malade de sa grippe. Que je suis donc las !!
Impressions, Louis Guédet, Notaire et Juge de Paix à Reims. Récits et impressions de guerre d'un civil rémois 1914-1919, journal retranscrit par François-Xavier Guédet son petit-fils
Cardinal Luçon
Dimanche 10 – Visite de M. et Mme Barbe, et Charles Heidsieck. Diné avec les officiers du 95e
Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173
Dimanche 10 novembre
Nos troupes ont continué la poursuite des arrière-gardes ennemies et libéré une large zone de territoire français avec de nombreux habitants.
A notre gauche, nous avons accentué notre progression à l’est de la route de la Capelle et Avesnes, et porté nos lignes aux abords du fort d’Hirson.
Plus à l’est, nous avons atteint, en de nombreux points, la rive sud du Thon, entre Origny et Liart. En dépit de la violente résistance opposée par l’ennemi, nous avons établi des têtes de pont sur la rive nord.
A notre droite, nous bordons la Meuse depuis Mézières jusqu’à la hauteur de Bazeilles. Le chiffre de nos prisonniers dépasse 2000.
Sur le front britannique, vif combat aux environs d’Elaches et de Limont-Fontaine, au sud d’Hautmart. Nos alliés se sont emparés de ces localités et ont fait des prisonniers. Ils ont pris encore Malplaquet, Fayt-le-Franc, Dour et Thulin, et avancent le long du canal Mons-Condé. Ils occupent Condé-Lapacque et Belloy; ils sont entrés dans la partie ouest de Tournay. 18.000 prisonniers ont été capturés par eux depuis le 1er.
La république a été proclamée à Munich, Max de Bade a démissionné.
Source : La Grande Guerre au jour le jour