Louis Guédet
Vendredi 4 octobre 1918
1484ème et 1482ème jours de bataille et de bombardement
2h après-midi Temps gris, sombre et froid. Peu de courrier que je viens de finir. Lettre de Caniot, chef de bureau de l’État-civil de Reims, qui m’apprend la mort en 2 jours de Bruge et François, chefs de bureaux du Bureau Militaire de Reims, qui étaient filés à Dijon ! (Rayé) Leur attitude à Reims était déplorable. Surtout Bruge, sergent mobilisé qui lors de l’attaque d’avril et mai 1917 a disparu de son poste à Reims durant 5 jours ! il était allé se terrer à Chaumuzy, et on ne l’a pas porté déserteur… !!… Je vais aller tout à l’heure à Vitry-la-Ville voir si Madeleine sera au train.
5h soir Été à Vitry-la-Ville. Ma femme est rentrée et a une très bonne impression du collège d’André, pourvu qu’il y réussisse.
Impressions, Louis Guédet, Notaire et Juge de Paix à Reims. Récits et impressions de guerre d'un civil rémois 1914-1919, journal retranscrit par François-Xavier Guédet son petit-fils
Cardinal Luçon
Vendredi 4 – Repos à Angers. Visites à Mgr Pessard, à Mgr Pasquier. Reçu lettre du Cardinal Amette me transmettant le désir du Gouvernement que les Cardinaux fissent une lettre collective pour l’Emprunt de la Victoire. Fait la lettre, et expédié à tous les Cardinaux, dactylographiée
Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173
Vendredi 4 octobre
Sur le front au nord de la Vesle, nos troupes ont pris Loivre.
Dans la région de la Neuvillette, une violente contre-attaque allemande n’a pas obtenu de résultat. En Champagne, les combats engagés la veille se sont poursuivis. Nous avons pris Challerange.
Les Allemands ont essayé de nous rejeter du bois au sud-est d’Orfeuil. Par trois fois, leurs assauts ont été brisés. Nous avons conservé nos gains et infligé de lourdes pertes à l’ennemi. Le chiffre des prisonniers faits par nous s’est encore accru.
Les Allemands ont dû entreprendre un repli étendu de leurs lignes à la suite des échecs qu’ils avaient subi sur le front britannique.
Depuis Lens jusqu’à Armentières, ils évacuent leurs positions retranchées qu’ils tenaient depuis les débuts de la guerre de position.
Sur le front de repli, nos alliés ont atteint la ligne Cité-Saint-Auguste, Douvrin, est de la Bassée, est d’Aubers, ouest de bois Grenier. Une attaque ennemie a échoué au nord de Cambrai. L’offensive anglaise se poursuit au nord de Saint-Quentin.
Source : La Grande Guerre au jour le jour