Louis Guédet
Mercredi 24 avril 1918
1321ème et 1319ème jours de bataille et de bombardement
10h matin La pluie toute la nuit et jusqu’à maintenant. En voilà pour toute la journée. André est parti ce matin avec le fils Thibaut qui, lui, part avec ses camarades du Petit Séminaire qui était à St Etienne, les uns pour Blois et les autres pour Moulins… avec quelques professeurs. Il restera donc à St Etienne 35 élèves au plus. En tout cas le professeur de 2de C d’André reste avec un bon professeur de mathématiques.
Quelle triste journée à passer, avec cela que j’ai les idées plus qu’en noir. Je suis effrayé de l’avenir !… Que faire ? que devenir ?…
De la pluie toute la journée. Travaillé.
Impressions, Louis Guédet, Notaire et Juge de Paix à Reims. Récits et impressions de guerre d'un civil rémois 1914-1919, journal retranscrit par François-Xavier Guédet son petit-fils
Cardinal Luçon
Mercredi 24 – Visite de M./ Camu et de M. Lecomte, qui étaient réfugiés à Binson. Visite du Commandant et des Officiers du Bataillon Colonial. Orage le 3 à 4 h. Télégramme du Cardinal Gasparri demandant si j’ai reçu la lettre qu’il m’a écrite.
Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173
Mercredi 24 avril
Un coup de main ennemi a été repoussé à l’est de l’Avre, dans la région de Thennes. Nous avons fait des prisonniers. Activité réciproque de l’artillerie en divers points du front de la Somme, de l’Avre et de l’Oise, ainsi que sur la rive droite de la Meuse. Au nord de Seicheprey, il ne reste plus un Allemand dans nos tranchées. L’ennemi a bombardé Reims où plusieurs incendies se sont déclarés. Sur le front britannique, des combats locaux avantageux pour nos alliés ont eu lieu dans le voisinage de Robecq, où les troupes ennemies ont été rejetées de quelques-uns de leurs postes avancés. En Macédoine, l’ennemi a violemment bombardé les villages dont les troupes britanniques et grecques s’étaient antérieurement emparées. Action d’artillerie dans le secteur de Doiran, et de part et d’autre du Vardar. Dans le Trentin, les Italiens ont attaqué et détruit des postes ennemis aux environs de Mori. Ils ont recueilli des prisonniers. Tirs de concentration dans la conque d’Asiago.
Source : La Grande Guerre au jour le jour