Louis Guédet
Mercredi 10 avril 1918
1307ème et 1305ème jours de bataille et de bombardement
9h1/2 Temps gris froid. Je suis toujours extrêmement fatigué, las. Hier à Vitry j’ai couru beaucoup, et me suis renseigné sur le Collège qui est bien, parait-il. Vu l’abbé Nottin, le Maire Paillard. Ensuite M. Feuerstein ! Mes jalons sont posés, je ne puis qu’attendre si St Etienne rouvre, ou non. Vu Madame Lantiome, de Reims (Françoise Vauthier (1839-1922), veuve de l’avocat rémois Jules Edmond Lantiome (1835-1896)), avec Madame Garnier. Fait mes courses. Vu Rousselle, notaire à Heitz-le-Maurupt, établi à Vitry, rue des Dames. Puis repris le train où je me suis rencontré avec Henri Guibert, vétérinaire départemental de Châlons.
Aujourd’hui du courrier auquel j’ai répondu avec lassitude. Je n’ai de goût à rien.
Lettres de Robert qui bûche ses examens et de Jean revenu de Vendôme où les cours sont suspendus. Il a rejoint son corps qui va au repos.
Impressions, Louis Guédet, Notaire et Juge de Paix à Reims. Récits et impressions de guerre d'un civil rémois 1914-1919, journal retranscrit par François-Xavier Guédet son petit-fils
Cardinal Luçon
Mercredi 10 – Pas dit messe. Toujours pris (par ma bronchite). Visite de M. de Lauverselle. Expédie lettre au Cardinal Gasparri, pour Mouvement des Veuves de Guerre (Havard de la Montagne).
Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173
Mercredi 10 avril
Grande activité des deux artilleries sur de nombreux points du front, au nord de Montdidier et entre Montdidier et Noyon. Pas d’action d’infanterie.
Sur la rive gauche de l’Oise, bombardements intermittents.
Nos éléments avancés, conformément aux ordres donnés, ont effectué leur repli vers les positions organisées, au sud-ouest de la basse forêt de Coucy et au sud de Coucy-le-Château.
Les troupes ennemies, maintenues constamment sous le feu de notre artillerie ont subi, au cours de cette opération, des pertes élevées.
Au nord-ouest de Reims, deux coups de main ennemis ont échoué.
D’autres tentatives allemandes sur nos petits postes vers les Eparges, dans le secteur de Reillon, au nord du Bonhomme, n’ont pas eu plus de succès.
Sur le front britannique, l’artillerie allemande a déployé une grande activité depuis le canal de la Bassée jusqu’au sud d’Armentières.
Violent bombardement dans les environs de Villers-Bretonneux et de Méricourt-L’abbé.
M. Lloyd George a prononcé un véhément discours devant la Chambre des Communes pour justifier la nouvelle loi militaire. Il annonce que deux armées turques ont été détruites, l’une en Palestine, l’autre en Mésopotamie.
Source : La Grande Guerre au jour le jour