Louis Guédet
Samedi 15 janvier 1916
490ème et 488ème jours de bataille et de bombardement
8h soir Temps nuageux gris, mais pas de pluie. Peu sorti. Organisé mon voyage en Suisse définitivement par Paris – Dijon – Bâle – Vevey – Genève – Paris par un billet circulaire à un prix protégé (forfait économique). Envoyé lettre à tous nos gens. Je n’ai plus qu’à attendre (rayé) pour être taxé (rayé). Reçu ma (rayé).
Impressions, Louis Guédet, Notaire et Juge de Paix à Reims. Récits et impressions de guerre d'un civil rémois 1914-1919, journal retranscrit par François-Xavier Guédet son petit-fils
Cardinal Luçon
Samedi 15 – Nuit tranquille :+4. 10 h. 1/2 gros canons français. Ecrit à M. Carton de Wiart. Journée tranquille.
Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173
Juliette Breyer
Samedi 15 Janvier 1916. Mon Charles, ta fifille a eu un an avant hier et il y a au moins huit jours qu’elle court toute seule. Quelle surprise ce sera pour toi mon grand, et comme tu l’aimerais aussi. Elle est gaie et douce, un bon petit cœur.
Si tu revenais, quelle joie enfin !
Hortense Juliette Breyer (née Deschamps, de Sainte-Suzanne) - Lettres prêtées par sa petite fille Sylviane JONVAL
De sa plus belle écriture, Sylviane Jonval, de Warmeriville a recopié sur un grand cahier les lettres écrites durant la guerre 14-18 par sa grand-mère Hortense Juliette Breyer (née Deschamps, de Sainte-Suzanne) à son mari parti au front en août 1914 et tué le 23 septembre de la même année à Autrèches (Oise). Une mort qu’elle a mis plusieurs mois à accepter. Elle lui écrira en effet des lettres jusqu’au 6 mai 1917 (avec une interruption d’un an). Poignant.(Alain Moyat)
Il est possible de commander le livre en ligne
Samedi 15 janvier
En Belgique, un tir de notre artillerie dirigé sur les ouvrages ennemis au nord de Steenstraete, a provoqué deux explosions.
Au nord de l’Aisne, nous avons pris sous notre feu un convoi de ravitaillement au nord-est de Vailly.
Au sud de Berry-au-Bac (cote 108) nous avons bouleversé des travaux de mines de l’adversaire.
Nous avons dispersé une patrouille allemande au sud de la Somme (secteur de Lihons).
En Champagne, nous avons canonné efficacement des troupes en mouvement dans les boyaux et tranchées de la butte du Mesnil.
Entre Argonne et Meuse, nos pièces de gros calibre ont détruit un blockhaus près de Forges.
Dans l’Adriatique, près de Cattaro, notre sous-marin Foucault, qui convoyait une flotille italienne, a coulé un croiseur autrichien du type Novare.
Cettigné, capitale du Monténégro, est tombée aux mains des troupes Austro-Hongroises.
L’attaque bulgaro-allemande sur Salonique semble à nouveau ajournée.
Le bruit de la mort de Guillaume II continue à circuler : en sens inverse, les communiqués officieux allemands disent que le kaiser souffre d’une simple indisposition.
L’Italie a pris la décision d’intervenir en faveur des Serbes et des Monténégrins.