Cardinal Luçon

Nuit tranquille, journée calme, visite aux Fourneaux Économiques.

Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173

Juliette Breyer

Lundi 2 Août 1915. Un an aujourd’hui mon Charles, un an de désespoir qui peut en compter dix, et ne rien savoir. Marguerite a reçu une carte de Georges et il lui dit qu’il a vu dans le camp où il est prisonnier une liste de disparus que l’on recherche et que ton nom et celui de Paul y figuraient. Dans tous les camps la même liste passera. C’est sans doute le Ministère des Affaires étrangères qui fait cela.

Charlotte est triste elle aussi ; elle m’a écrit pour se soulager et me dire que depuis qu’elle est à Paris Paulette est malade et même en ce moment elle a des vomissements. Charlotte regrette d’être partie. Elle dit qu’elle aimerait encore mieux être sous les bombes et être avec nous. Quelle triste vie !

Je te quitte mon tit Lou. Je t’aime.

Hortense Juliette Breyer (née Deschamps, de Sainte-Suzanne) - Lettres prêtées par sa petite fille Sylviane JONVAL

De sa plus belle écriture, Sylviane Jonval, de Warmeriville a recopié sur un grand cahier les lettres écrites durant la guerre 14-18 par sa grand-mère Hortense Juliette Breyer (née Deschamps, de Sainte-Suzanne) à son mari parti au front en août 1914 et tué le 23 septembre de la même année à Autrèches (Oise). Une mort qu’elle a mis plusieurs mois à accepter. Elle lui écrira en effet des lettres jusqu’au 6 mai 1917 (avec une interruption d’un an). Poignant.(Alain Moyat)

Il est possible de commander le livre en ligne


Lundi 2 août

Nous repoussons, autour de Souchez, en Artois, quelques attaques allemandes à la grenade.
Nos batteries d’artillerie déciment un rassemblement ennemi en formation dans la Haye, entre Moselle et Meuse. Nous refoulons des offensives au Sobratzaennele et au Reichackerkopf, dans les Vosges, en infligeant de lourdes pertes à l’ennemi.
Nos avions ont lancé trente obus sur le camp d’aviation de Dalheim, près de Morhange et six obus sur un train militaire, près de Château-Salins.
Guillaume II, à l’occasion de l’anniversaire de la guerre, a adressé à ses troupes un manifeste où, une fois de plus, il prétend que l’Allemagne et l’Autriche ont été attaquées. Il a le mensonge tenace!
Les Italiens ont réalisé toute une série de progrès. Ils ont repoussé des attaques dans le val Camonica, au Freikopel, en Carnie; ils ont avancé dans la zone du Pal Piccolo, et auprès de Plava, sur l’Isonzo. Ils se heurtent maintenant, de ce côté, à la seconde ligne de défense des Autrichiens. On sait que les généraux austro-hongrois ont vainement demandé des renforts à Vienne, où sans doute les réserves sont épuisées.
Les Russes contiennent toujours les Allemands sur la Narew et en Courlande et les Austro-Hongrois à la frontière de Galicie. Ils n’en exécutent pas moins le plan de repliement stratégique conçu par leur généralissime. Lublin a été évacué.
Un sous-marin allemand a canonné le paquebot anglais Iberian, qui avait des passagers américains. Deux de ces derniers ont été tués. Voilà un nouvel incident entre Washington et Be
rlin.

Source : la guerre au jour le jour


 

Thiaumont, poste de secours
Thiaumont, poste de secours