Louis Guédet
Samedi 17 juillet 1915
308ème et 306ème jours de bataille et de bombardement
10h1/2 matin Tempête de vent et de pluie toute la nuit. J’ai peu dormi. Vais-je tomber ? Toute la nuit et le matin le canon a grondé fortement au loin.
Toujours grand vent, ondées et soleil. Je désespère de tout. Je ne puis plus vaincre mon découragement. J’aime mieux la mort que cette vie. Que Dieu ait pitié de ma femme et de nos enfants, et de mon Père s’il n’a pas pitié de moi.
Absence du feuillet 243, les deux premières lignes du feuillet 244 ont été rayées.
Impressions, Louis Guédet, Notaire et Juge de Paix à Reims. Récits et impressions de guerre d'un civil rémois 1914-1919, journal retranscrit par François-Xavier Guédet son petit-fils
Cardinal Luçon
Nuit tranquille – pluie ; quelques bombes de 11 h à 11 h 1/2.
Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173
Renée Muller
le 17 on n’entend plus le canon le cap. DE FORMIGNY revient de permission Mr FRÈRE vient dîner avec nous, le capitaine vient nous rendre visite, on parle que le 58 ch. revient, j’attends
Renée Muller dans Journal de guerre d'une jeune fille, 1914
Samedi 17 juillet 1915
Dans le Nord, l’ennemi, qui a tenté de sortir de ses tranchées, près du Château de Carleul, est immédiatement arrêté par nos feux d’artillerie et d’infanterie. Il se venge en bombardant le village de Bully, et l’une des fosses de cette région, où deux civils sont tués. Nous mettons le feu à une ferme, près de Vimy, par nos obus.
Sur la rive droite de l’Aisne, à l’ouest de Soissons, les Allemands lancent 4000 obus sur le secteur de Fontenay, puis ils tentent contre un de nos ouvrages un coup de main qui échoue. En Argonne, vive canonnade, mais l’ennemi renonce à de nouvelles attaques d’infanterie. Sur les Hauts-de-Meuse, bombardement aux Eparges, à Sonvaux, à Apremont; combat de grenades au bois d’Ailly; fusillade et canonnade à Flirey.
En Lorraine, les Allemands attaquent sur un front de trois kilomètres les positions que nous leur avons enlevées à Leintrey. Ils bombardent toute notre ligne de Chainpenoux à la Vezouze. Une attaque qu’ils tentent à Parroy leur vaut de lourdes pertes.
Nos avions jettent des obus sur la gare militaire de Chauny.
Les Russes contiennent l’ennemi en courlande, repoussent une attaque près de Lomza, se retranchent au sud de Prasnych, et contiennent les Austro-Allemands sur le Dniester. Guillaume II tient un conseil de guerre à Posen avec Hindenburg et le chef d’état-major Falkenhayn.