Paul Hess
Hier et aujourd’hui, les journées ont été calmes, mais ce soir, à 21 heures, un bombardement intense se déclenchait encore brusquement, pendant une demi-heure environ.
L’un des premiers obus vint malheureusement faire explosion sur le pavé de la place de l’hôtel de ville, à 1.50 m à peu près des marches d’accès du monument. La soirée étant très douce, un ou deux appariteurs et des pompiers, installés sur des chaises, devant la grande porte du perron, faisaient un bout de causette avant d’aller se coucher, chacun de leur côté, dans les dépendances de la mairie
Paul Hess dans Reims pendant la guerre de 1914-1918, éd. Anthropos
Cardinal Luçon
Samedi 2 – A 7 h aéroplane allemand, canonnade française. 5 h, aéroplane français, bombes allemandes ; à 9 h du soir, bombardement pendant plus d’une heure. Un pompier tué, mais 4 blessés à l’Hôtel de Ville.
Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173
Samedi 3 juillet
Canonnade sur un grand nombre de points. Au nord-ouest d’Ypres, dans le secteur au nord d’Arras, et au nord de l’Aisne.
Attaque des grenadiers ennemis contre nos positions du chemin d’Ablain à Angres, au nord de la route de Béthune : nous la repoussons. A la Boisselle, une de nos mines, en explosant, détruit des travaux ennemis.
En Argonne, nous refoulons deux attaques allemandes très violentes, et dont l’une va jusqu’au corps à corps.
Tentative ennemie enrayée par notre artillerie au bois Le Prêtre (le » Quart en Réserve « ).
Série d’attaques allemandes sans résultat au Hilgenfirst, en Alsace.
Aux Dardanelles, après avoir brisé plusieurs contre-attaques ottomanes, nous nous emparons d’un grand ouvrage comportant six lignes de tranchées successives.
L’aviateur français enseigne de vaisseau Roulier a bombardé et, croit-on, endommagé, un sous-marin autrichien dans l’Adriatique.
Les Italiens ont canonné le Predil, puis un point dominant près du Freikopel (Alpes de Carinthie). Ils ont avancé sur l’Isonzo.
Combat naval en Baltique. Poursuivi et canonné par quatre croiseurs russes, le mouilleur de mines allemand Albatros s’est échoué.
L’armée russe livre des combats d’arrière-garde à l’armée Mackensen, près de Zamosc, entre Wieprz et Bug. Elle a repoussé les Austro-Allemands en Galicie, en leur faisant 1000 prisonniers.
Les sous-marins allemands ont coulé toute une série de navires au large du littoral anglais.