Louis Guédet

Samedi 11 mai 1918                                                     

1338ème et 1336ème jours de bataille et de bombardement

6h soir  Temps gris lourd, de l’orage. Travaillé toute la journée au classement de mes coupons touchés. Je suis assez assommé. Je ne me suis même pas habillé complètement. Marie-louise va bien. Lettre de Jean qui nous dit être dans un secteur tranquille (rayé)… Si c’est vrai que Dieu veille que cela dure. Peu de courrier. Lettre de Douce (André Douce, notaire à Reims (1881-1948)) me répondant à une plainte que je lui avais transmise qui…  me félicite de ma décoration !! Lettre de Legrand, juge de Paix de Ville-en-Tardenois, qui me remercie de l’avoir avisé qu’on songeait à un avancement pour lui. Il l’aura bien mérité… Rien d’autre. Journaux insignifiants.

Impressions, Louis Guédet, Notaire et Juge de Paix à Reims. Récits et impressions de guerre d'un civil rémois 1914-1919, journal retranscrit par François-Xavier Guédet son petit-fils

 Cardinal Luçon

 Samedi 11 – Visite au Général Ders à Cumières. Remis le Saint Sacrement dans notre oratoire. Visite au G. Deri et au Colonel, à M. le Curé de Cumières, et à l’église.

Cardinal Luçon dans son Journal de la Guerre 1914-1918, éd. par L’Académie Nationale de Reims – 1998 – TAR volume 173

Samedi 11 mai

Après une intense préparation d’artillerie, nos troupes se sont emparées du parc de Grivesnes, dont une importante partie restait occupée par les Allemands. Au cours de cette opération, nous avons fait 258 prisonniers, dont 4 officiers, et ramené un nombreux matériel.
Malgré les vives réactions de l’artillerie ennemie et les reconnaissances qui tentaient d’aborder notre nouvelle ligne, nos fantassins se sont maintenus sur les positions conquises et les ont organisées.
Sur la rive droite de l’Ailette, en Champagne (région de Massiges et nord de Reims), en Lorraine, nous avons exécuté avec succès plusieurs opérations de détail ou repoussé des coups de main ennemis au cours desquels nous avons fait 36 prisonniers, dont un officier.
Le lieutenant Fonck, au cours de deux patrouilles, a abattu six avions biplaces allemands : les deux premiers en dix secondes, le troisième cinq minutes après, les trois derniers au cours de sa deuxième patrouille.
Les Anglais ont repris, par une contre-attaque, le faible élément de tranchée de première ligne situé au nord-ouest d’Albert, où l’ennemi avait pénétré. Ils ont fait quelques prisonniers.
L’artillerie ennemie s’est montrée active dans les vallées de la Somme et de l’Ancre et en divers points du front de la Lys.
Actions de patrouilles au front italien et duels d’artillerie sur les pentes de l’Altissimo et dans le secteur est du plateau d’Asiago.

Source : La Grande Guerre au jour le jour